La candidate franco-algérienne Leïla Aïchi tient tête au lobby français pro-marocain
Les tergiversations et le traitement réservé au choix du candidat devant représenter La République en marche dans la 9e circonscription des Français de l’étranger, où l’on dénombre 149 000 électeurs inscrits sur les listes électorales, dénotent on ne peut plus clairement l’inaptitude du nouveau président à résister aux pressions et à trancher clairement sur l’attitude à adopter face aux ingérences dans les affaires internes à son mouvement. C’est alors qu’il a de toute évidence préféré la dérobade et a opté, s’agissant de ce territoire regroupant le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest, pour une posture conciliante à l’égard des deux prétendants, Leïla Aïchi et M’jid El-Guerrab. Pour ménager la chèvre et le chou et s’éviter le ressentiment des nombreux soutiens de la sénatrice franco-algérienne, ceux qui détiennent une carte d’électeurs notamment, et satisfaire la demande pressante des lobbyistes et autres serviteurs zélés de la monarchie, le mouvement du nouveau président de la République française a tout bonnement renoncé à investir cette région de l’étranger, laissant les deux postulants concourir sous le fourre-tout de la majorité présidentielle. En l’état actuel des choses donc, les deux candidats ont maintenu leur candidature respective sans que leur investiture ait été préalablement entérinée par La République en marche.
Leïla Aïchi, l’ancienne écologiste qui, dès septembre 2016, a fait le choix de quitter le parti écologiste, EELV, pour rejoindre le Modem, «est en campagne», a confié en exclusivité à Algeriepatriotique un membre du staff de la sénatrice. «Elle a maintenu sa candidature en dépit du lynchage dont elle fait l’objet», car «elle porte un vrai projet à destination des Français résidant dans cette région», poursuit notre source. «Déterminée, elle ira à la rencontre des électeurs pour expliquer son projet», conclut notre source.
M’jid El-Guerrab qui, lui, a souhaité intégrer En Marche ! que tardivement, c’est-à-dire après avoir été éjecté de la 9e circonscription par son parti, le PS, a voulu jouer sur deux tableaux dans l’espoir de siéger au palais Bourbon. Selon d’aucuns, le Franco-Marocain a trahi son camp, ce parti qui lui a fait un nom, assuré une carrière, comme beaucoup de malins, une fois celui-ci en difficulté. En opportuniste, il a voulu s’incruster et tenter, toute honte bue, de se recycler dans le camp des vainqueurs.
Si une simple investiture est un casse-tête pour le nouveau président, face auquel il s’est esquivé, c’est à se demander ce que serait sa gestion des multiples épineux dossiers dont il a la charge.
De Paris, Mrizek Sahraoui
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