Une pétition pour soutenir les prisonniers palestiniens
Refusant de se taire face au danger de mort qui menace, comme une épée de Damoclès, les prisonniers palestiniens engagés dans une grève de la faim de plus en plus dure, des chercheurs et des journalistes spécialisés du Proche-Orient ont lancé jeudi en France une pétition (*) appelant les médias à briser le mur du silence et à informer l’opinion sur la tragédie qui se joue en Israël-Palestine.
Par cette pétition déjà signée par de nombreux chercheurs arabes et occidentaux, les initiateurs de l’action attendent aussi que le nouveau président français et le nouveau gouvernement exercent les pressions nécessaires sur les autorités israéliennes. Pour eux, cette action est importante du fait que lors de la visite dans les Territoires palestiniens occupés du président des Etats-Unis, Donald Trump, la question des prisonniers palestiniens n’a semble-t-il même pas été évoquée. Il est donc, disent-ils, «plus qu’urgent d’agir, avant que Marwan Barghouti ne devienne le Bobby Sands de notre époque».
Depuis le 17 avril, entre 1 600 et 1 800 prisonniers politiques palestiniens ont entamé une grève de la faim. Le mouvement a été initié par le leader Marwan Barghouti et des détenus de toutes tendances politiques. Ils exigent, en priorité, des conditions de détention plus dignes. Rappelons qu’à ce jour, 6 500 Palestiniens sont détenus dans les prisons militaires israéliennes, dont 536 dans le cadre d’une détention dite « administrative», c’est-à-dire sans qu’ils aient été formellement inculpés ou jugés.
Des milliers de Palestiniens manifestent régulièrement en Cisjordanie et dans la bande de Gaza en signe de solidarité. Le 23 mai, un appel à la grève générale a été massivement suivi, symbole du caractère populaire du mouvement. Face à cela, le gouvernement israélien a opté pour l’épreuve de force. Le ministre israélien de la Défense, Avigdor Lieberman, a appelé à suivre «le modèle de Margaret Thatcher face aux grévistes de la faim irlandais et préconisé la répression des mobilisations palestiniennes et en tentant par tous les moyens de briser la grève».
S. S.
(*) Les signatures sont à envoyer à Thomas Vescovi ([email protected]) ou Dominique Vidal ([email protected]).
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