Les premiers tests pour le gouvernement
Par Kamel Moulfi – Les réflexes des Algériens restent intacts dans leur comportement social. Durant le Ramadhan, surtout les premiers jours, leur regard est concentré sur la situation du marché des produits alimentaires qu’ils achètent en surplus pour n’en consommer qu’une partie et le reste ira dans la poubelle, grossir les statistiques que des «spécialistes» s’évertuent à établir depuis quelques années pour mettre en évidence le phénomène du gaspillage de la nourriture, qui n’est pourtant pas propre à ce mois sacré.
C’est d’abord le pain, visible, que l’on cherchera, pour son choc émotionnel plus fort dans ce qui est jeté après le repas avec les ordures. Les chiffres astronomiques des quantités de cet aliment trouvées dans la poubelle sont convertis en dollars, devise qui sert à importer son produit de base, le blé, et le lien est vite fait avec la crise financière que vit le pays. Cela donne l’occasion aux «experts» postés en embuscade de ressortir leur vieille rengaine sur les subventions des produits de première nécessité qu’ils rêvent de voir supprimées. Dans quel but ?
La politique, le changement de gouvernement, la situation dans la région et dans le monde, les commentaires sur les informations livrées par les médias, d’ici et d’ailleurs, tout cela est gardé en réserve pour meubler les soirées d’après-ftour. Une chose est sûre : Tebboune et son équipe gouvernementale ne profiteront pas du Ramadhan, habituellement moment de répit pour l’Exécutif.
En dehors du domaine sécuritaire, où la mobilisation est permanente, plusieurs fronts seront en état d’alerte maximum : le commerce, à cause du Ramadhan et des pénuries et hausses des prix, coutumières en la période, mais très mal venues pour un ministre fraîchement installé ; l’éducation nationale, avec son bac et le spectre de la grande fraude nationale déstabilisatrice ; le logement dont le programme doit se poursuivre du fait de son impact médiatique avantageux pour le nouveau gouvernement ; enfin, le sport-roi, le football, qui continue de déchaîner les passions, d’autant plus que le déroulement de l’épreuve phare, la Coupe, est sérieusement perturbé par la question de la domiciliation des matches des demi-finales.
Avant les vacances, les Algériens sauront si le gouvernement Tebboune est en mesure de mieux faire face aux défis que son prédécesseur.
K. M.
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