La communication gouvernementale en mal de cohérence : à quand un porte-parole ?
La cacophonie qui caractérise les informations relatives au gouvernement, qu’il s’agisse de sa nomination ou de son fonctionnement, et qui a donné libre cours aux réseaux sociaux qui s’en sont donnés à cœur joie, jusqu’à devenir chez nous de vrais mass-médias, amène à se demander quand est-ce que le gouvernement algérien se dotera-t-il d’un porte-parole ?La désignation et la fin de fonction d’un gouvernement ou d’un membre du gouvernement ouvre légitimement la porte à toute sorte de spéculations. Ces informations fondées ou non sont amplifiés par la vox populi qui dispose d’un allié de taille : les réseaux sociaux et internet facile d’accès.
Le seul antidote aux spéculations reste l’information officielle qui est véhiculée par une voix autorisée de l’Etat ou ses représentants. En attendant, la persistance des informations non démenties influence négativement l’opinion publique et provoque souvent un ressentiment qu’il est aisé de constater lors des échéances électorales, lorsque les citoyens boudent les urnes.
Pis, la manière dont les réseaux sociaux et certains médias malintentionnés ont accaparé l’information relative au limogeage du tout nouveau ministre du Tourisme dans le gouvernement Tebboune laisse un arrière-goût d’amateurisme lamentable et pose la problématique de l’urgence de la désignation d’une voix officielle pour communiquer sur les affaires de l’Etat.
Tout ceci peut être évité grâce à l’instauration du poste de porte-parole du gouvernement, comme cela se fait dans les démocraties, mais aussi chez nos voisins. L’existence de ce poste est synonyme de dialogue et de transparence dans la gestion des affaires du pays.
Pour rappel, cette fonction de porte-parole du gouvernement a déjà existé dans les années passées et son bilan est jugé positif par les professionnels des médias.
La fonction de porte-parole du gouvernement est apparue pour la première fois sous le gouvernement Ouyahia II, du 24 juin 1997 au 14 décembre 1998, et le poste était confié au ministre de la Communication et de la Culture de l’époque. Le portefeuille passera par la suite entre les mains d’Abdelaziz Rahabi, qui fut, par ailleurs, ministre de la Communication dans le gouvernement de Smaïl Hamdani du 15 décembre 1998 au 23 décembre 1999.
Dans le premier gouvernement formé par le président Bouteflika après son élection et confié à Ahmed Benbitour, le poste de porte-parole est supprimé. Cette suppression sera reconduite dans le premier gouvernement conduit par Ali Benflis, avant que le poste ne réapparaisse sous le second gouvernement avec à sa tête Khalida Toumi, qui était, par ailleurs, ministre de la Communication et de la Culture.
Ramdane Yacine
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