Mustapha Mékidèche fait état des priorités du gouvernement Tebboune
Le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune s’est réuni hier pour la première fois après sa nomination. Selon Mustapha Mékidèche, vice-président du Conseil national économique et social (Cnes), qui s’est exprimé aujourd’hui sur les ondes de la Chaîne III, le gouvernement a fixé ses priorités, qui vont dans la continuité des chantiers déjà ouverts pour rationaliser les dépenses et produire davantage en Algérie. Il affirme que le gouvernement Tebboune a placé comme priorité la continuité dans le développement du capital humain, c’est-à-dire faire en sorte que les Algériens disposent des minima et des standards en matière de santé, de logement et d’éducation. Il estime qu’il s’agit d’un pré-requis pour s’inscrire dans le long terme de l’émergence.
Mustapha Mékidèche souligne que le plan d’action du gouvernement va tenir compte de la situation de crise qui perdure depuis juin 2014. «Nous sommes dans une situation contraignante à la fois sur le plan budgétaire et sur le plan de nos équilibres extérieurs. Le gouvernement va tenir compte de cette crise pour faire les arbitrages nécessaires sur le plan budgétaire», souligne le vice-président du Cnes, qui évoque dans ce sillage «un plafonnement des dépenses». Le gouvernement, estime-t-il encore, va rationaliser les dépenses et œuvrer à éviter les gaspillages en matière de politique de redistribution des richesses.
Selon M. Mékidèche, le gouvernement va aller vers une politique de ciblage des ménages et des activités qui ont besoin d’être soutenues. Le dossier est sur la table du gouvernement et fait partie de ses priorités. Les réflexions ont été déjà entamées, selon lui. Autre dossier qui est sur la table du gouvernement : la rationalisation des importations pour essayer d’éviter l’accumulation des déficits commerciaux qui ferait pression sur la balance des paiements. Le but est d’éviter d’importer des produits qui peuvent être fabriqués localement. «Il n’y a pas de raisons de continuer à importer ce qui peut être produit par notre secteur privé. Il ne s’agit pas de verrouiller le commerce extérieur. Le gouvernement va respecter ses engagements avec l’Union européenne. Il existe d’autres instruments par lesquels on limiterait les importations, comme, par exemple, la mise de normes et de standards algériens. Vous imaginez qu’on import les diouls, la mayonnaise, le poivre», relève M. Mékidèche, selon lequel l’objectif du gouvernement est d’arriver à produire chez nous ce que nous consommons.
Aussi, les prix de l’électricité et de l’eau vont été réévalués. Selon le vice-président du Cnes, il y aura une hausse graduelle bien étudiée qui suivra le niveau de la consommation. Autrement dit, plus on consomme plus on paye. Pour lui, il s’agit de fixer un prix à ce qui est considéré, jusque-là, comme gratuit en ciblant ceux qui ont en besoin, c’est-à-dire les ménages dont les revenus sont les plus bas.
Hani Abdi
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