Saïd Bouteflika se démarque d’Ennahar et participe au sit-in de soutien à Boudjedra
Le frère du président Abdelaziz Bouteflika, Saïd, a marqué un passage au sit-in contre Ennahar TV observé aujourd’hui devant le siège de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel à Alger. Arrivé sur place à bord d’un véhicule, Saïd Bouteflika s’est frayé difficilement le chemin jusqu’à Rachid Boudjedra, auquel il a tenu à exprimer sa totale solidarité contre la chaîne Ennahar TV, qui l’a humilié à travers une caméra cachée violente. Saïd Bouteflika a donc préféré afficher publiquement sa solidarité avec cet écrivain malmené par cette chaîne.
Ce geste symbolique signifie-t-il qu’Ennahar TV est lâchée ? Le frère du président de la République semble selon toute vraisemblance se démarquer, du moins, de cette caméra cachée diffusée malgré le refus de l’auteur du roman Le désordre des choses. Une caméra cachée qui a soulevé une vague d’indignation et suscité un élan de solidarité avec l’écrivain. D’ailleurs, c’est pour dénoncer les dérapages et les dépassements de cette chaîne de télévision offshore mais aussi le silence complice de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel que des intellectuels et des animateurs de la société civile ont appelé à ce sit-in.
«Nous appelons à faire valoir le droit du public à une information sérieuse, respectueuse de la raison et œuvrant pour la promotion des valeurs de la citoyenneté dans la société», est-il écrit dans cet appel à travers lequel les signataires exhortaient vendredi les professionnels du monde des médias à multiplier les initiatives «pour stopper cette dégringolade et désapprouver la désinformation, la duperie et l’intoxication». Cet appel a été signé, par des écrivains, des journalistes et des professeurs d’université tels que H’mida Ayachi, Chérif Rezki, Abdelaziz Boubakir et Ahmed Cheniki, des écrivains et poètes comme Amine Zaoui, Rabia Djalti, Achour Fenni, Brahim Tazaghart, Saïd Boutadjine et Abdelwahab Benmançour, et des académiciens à l’image de Nacer Djabi, Liamine Bentoumi et Smaïl Yebrir. Des pétitions ont été également lancées pour carrément fermer le groupe médiatique auquel appartient cette chaîne de télévision.
Ennahar est connu pour être un média proche des cercles du pouvoir et des services de sécurité dont il obtient les informations en exclusivité absolue, avant même les médias publics et l’agence officielle Algérie presse service (APS).
Hani Abdi
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