Talaie El-Houriyet : «Le régime politique a perdu le sens des réalités»
Le bureau politique de Talaie El-Houriyet qualifie la situation du pays de «hautement préoccupante». Dans un communiqué rendu public aujourd’hui, le parti d’Ali Benflis considère que «la formation du nouveau gouvernement est venue exposer sous les yeux choqués et incrédules de l’ensemble de nos compatriotes les nombreuses facettes de l’incurie, de la légèreté et de la désinvolture qui ont présidé à la constitution d’un Exécutif censé rassurer et insuffler de la confiance quant à sa capacité de prendre les commandes de l’Etat par temps incertains et tourmentés».
Pour ce parti qui milite pour un changement politique pacifique, «la formation de ce nouveau gouvernement a donné lieu à beaucoup d’étrangetés, à beaucoup de curiosités et à beaucoup de singularités affligeantes ou choquantes». Talaie El-Houriyet estime qu’il s’agit des «résultats du comportement d’un régime politique qui a perdu le sens des réalités». Ce sont aussi «l’expression d’un délitement institutionnel total dont chaque manifestation nourrit les craintes les plus légitimes quant au devenir de l’Etat national qui est notre bien commun le plus précieux».
Le parti de Benflis s’interroge même sur l’existence réelle de ce gouvernement. «Peut-on, en effet, parler à bon droit d’un gouvernement effectif et opérationnel lorsque le Conseil des ministres ne se réunit pas, ou très peu, c’est-à-dire quatre fois l’année écoulée et aucune sur l’ensemble du premier semestre de l’année en cours ?» se demande le BP de Talaie El-Houriyet qui précise qu’«un Conseil des ministres qui ne se signale que par des apparitions très épisodiques – voire anecdotiques – ne mérite pas vraiment l’appellation de gouvernement qui veut dire dans tous les autres pays du monde une institution qui se réunit avec une régularité imposée et intransgressible, qui convainc de sa maîtrise des affaires de l’Etat».
Pour ce parti, «le vide durable au sommet de l’Etat a produit depuis longtemps une impasse politique qui dégénère à son tour, sous les yeux de tous, en un délitement sans précédent de l’ensemble de l’édifice institutionnel de la République». Cette formation qui n’a pas assisté aux dernières élections législatives affirme qu’«en vérité, tout un régime politique devenu lui-même virtuel impose au pays un gouvernement virtuel tout comme lui».
Talaie El-Houriyet considère qu’«il est évident que cet état de délabrement institutionnel généralisé représente, à l’heure actuelle, la principale menace à la pérennité de l’Etat national. Nier cette réalité solidement établie, c’est prendre le risque d’exposer notre pays à des lendemains tragiques».
Hani Abdi
Comment (9)