Les Al-Saoud se préparent-ils à faire subir le même sort que Kadhafi à l’émir du Qatar ?
C’est un véritable ouragan diplomatique qui a soufflé sur le Golfe après le passage du président américain Trump dans la région. Le Qatar est lâché par ses «amis» arabes. Quatre pays – Bahreïn, Arabie Saoudite, Emirats arabes unis et Egypte – ont annoncé aujourd’hui leur décision de rompre avec Doha. Motif : soutien au terrorisme et ingérence dans leurs affaires intérieures, donc menace sur leur stabilité – cela rappelle curieusement le douloureux souvenir de la Libye. La protection de la sécurité nationale, invoquée par ces quatre pays, justifie la rupture des relations diplomatiques et du trafic terrestre, aérien et maritime avec le Qatar. A quand l’exclusion du Qatar de la Ligue arabe, comme ce fut le cas injustement pour la Syrie ?
C’est une bonne nouvelle pour le Yémen : le Qatar a aussi été exclu de la coalition militaire arabe sous commandement saoudien qui s’est attaquée à ce pauvre pays depuis plus d’un an. Bonne nouvelle aussi pour la Syrie : le Qatar, isolé parmi ses propres alliés, et donc affaibli, aura du mal à soutenir les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda, dont le Front Al-Nosra. Bonne nouvelle également pour la Libye, connaissant la complicité de Doha avec les groupes terroristes qui l’ont détruit et le rôle de premier plan rempli par le Qatar dans l’agression qui a conduit à l’assassinat de Kadhafi. Enfin, très bonne nouvelle pour les populations de la région, y compris pour les Algériens : la main du Qatar est derrière toutes les actions de déstabilisation à travers son soutien à Daech et Al-Qaïda via, entre autres, sa télévision de propagande et de désinformation subversive Al-Jazeera.
Dans le contexte marqué par l’attentat – qui vient d’être revendiqué par Daech – commis à Londres, il faut sans doute s’attendre à un isolement encore plus grand du Qatar. Le pire des scénarios envisagé par certains observateurs est que son émir finisse comme Kadhafi. Les bruits amplifiés sur le rapprochement entre Doha et Téhéran ne sont pas faits pour arranger les choses, à un moment où les Etats-Unis ont intimé l’ordre aux pays du Golfe de considérer l’Iran comme l’ennemi à abattre.
Kamel Moulfi
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