Lettre aux justiciers sourds qui nous font honte ! (I)
Par Nouara Bouzidi – «Qui croire ?» dit la rumeur.
D’entrée de jeu, il nous faut ne pas vous croire, «justiciers anonymes», vous qui avez poussé un homme à faire une crise cardiaque. Humainement, dignement, il ne faut porter aucun crédit à vos paroles au regard de vos pratiques immondes. Ce sont des méthodes d’une lâcheté ordurière sans précédent. Vous êtes des lâches ! Sortez du gué qu’on sache quelles personnes vous êtes, soyez cohérents et rendez-vous transparents à nous tous !
La médisance, la calomnie, la diffamation et la volonté de ruiner la réputation d’une personne participent des péchés majeurs, dans la religion musulmane, et il ne faut donc pas prendre ces manquements à la légère. Tout ce qui vient de nous, en tant que personnes, sous prétexte qu’il s’agit de nous-mêmes, n’est pas toujours juste, ni justifié, ni même justifiable.
C’est la raison pour laquelle l’être humain est un être communautaire, car la vie ne lui serait pas possible seul. Il a aussi besoin des autres pour se réaliser et résoudre ses propres déficiences.
C’est la raison pour laquelle l’être humain est aussi un être social. En effet, si son bon-vouloir devait s’imposer sur les autres par la menace, l’intimidation, l’humiliation, la violence, alors, la communauté qui supporte la présence d’un tel homme en son sein est en danger de terreur. La présence d’un tel individu menaçant insécuriserait inévitablement sa communauté : il provoquerait dans celle-ci un violent clivage entre, d’une part, les personnes qui le suivront dans la terreur (tant ils sont tenus par la peur et… des intérêts personnels) et, d’autre part, les personnes qui seront les victimes de la terreur. Les victimes d’un tel homme sont toujours des personnes qui se refusent à adhérer à ce projet de terreur collective, de se soumettre à sa toute-puissance. La toute-puissance est une prérogative qui n’appartient qu’à Dieu. Ces justiciers anonymes sont de bien piètres croyants, tant cela fait partie de la base du monothéisme. N’oublions jamais, hommes dotés de raison : la toute-puissance, quand elle s’incarne dans un homme, elle s’avère toujours criminelle et destructrice. L’histoire le démontre à chaque fois.
C’est la raison pour laquelle le vivre-ensemble est si important. Mais il faut s’arrêter sur l’expression «vivre-ensemble». Vivre ensemble, c’est permettre que chacun puisse vivre pleinement, mais sans mettre en danger autrui et sans nuire aux règles de la vie en communauté. Cela signifie donc que vivre-ensemble ne saurait se faire avec une foule aveugle, sourde, anonyme, ni avec une meute qui menace et humilie les autres membres de sa communauté (ou d’une autre d’ailleurs). Vivre-ensemble, c’est faire œuvre commune de civilisation.
Vivre-ensemble (et a fortiori travailler ensemble) demande du respect, de la considération pour autrui, même si on est en désaccord.
En langue arabe, le mot respect, Ihtiram/احترام, partage la même racine que le mot rahma/miséricorde et le mot haram/s’interdire. Le respect, c’est s’interdire d’agir avec l’absence de miséricorde pour son prochain, son frère, son collègue, son voisin, son semblable. Le respect tient en une recommandation basique, mais si positive pour les rapports humains : «Ne commets pas à l’encontre de ton prochain ce que tu ne veux pas qu’il te fasse subir.»
Il faut s’interdire la bestialité et l’impudeur dans nos comportements, et c’est seulement à ce prix seul que nous devenons des êtres humains dignes et… fiables ! Fiables pour nous-mêmes d’abord. Puis, fiables pour les autres. Car, aucune société ne prospère sans la fiabilité de ses membres, la société prospère sur les bases de la justice et de la confiance mutuelle. Cette jouissance à faire du mal, en meute, dans l’anonymat, avec le prétexte imbu de se faire justice, est clairement du sadisme. Bien que venant de l’ignorance de la conséquence de leurs actes, c’est un plaisir malsain, un plaisir sadique. En y succombant, personne n’en sort grandi. Salir l’autre, en prétextant faire œuvre de justice publique, c’est se salir. Salir l’autre en public relève de la folie, un être humain doit savoir se tenir devant son adversaire. Surtout devant son adversaire.
D’ailleurs, à ce sujet, le coran énonce clairement la recommandation de Dieu à Moïse/Moussa et son frère Aaron/Haroun : leurs attitudes doivent être exemplaires. Moïse/Moussa et Aaron/Haroun doivent savoir se tenir devant la mécréance et l’arrogance criminelle du Pharaon :
43- «Allez vers Pharaon : il s’est vraiment rebellé. (43)
44- Puis, parlez-lui gentiment. Peut-être se rappellera-t-il ou (Me) craindra-t-il ?»
Le coran, sourate 20, versets 43 et 44.
Entend-on ? Même au Pharaon (soit, dans la tradition monothéiste, le pire des autocrates rebelles au droit et à la justice), il lui est accordé la politesse et le bon comportement de ses opposants. Et nous ? Que nous arrive-t-il ? Et vous, «justiciers anonymes», que vous arrive-t-il ? Par quel travers le diable a-t-il réussi, en plein Ramadhan, à vous corrompre et vous avilir de la sorte ? Sortez du gué où vous vous cachez pour nuire à autrui !
Ce qui vient d’arriver à Hocine Rizou est gravissime pour notre vivre-ensemble et démontre la mise en garde même du coran contre les hommes qui utilisent la parole religieuse et le chantage par la religion pour asseoir leur pouvoir sur les âmes. Pouvoir exercé par la peur, par la menace de l’enfer, voire par l’exclusion de la communauté en agitant une affaire scabreuse qui frapperait de honte publique un homme devant tous, sans égard pour personne…
Au nom de quoi peut-on accepter de perdre sa dignité personnelle en humiliant un homme et en le jetant, comme une bête, pourchassée puis désossée, aux vautours de la rumeur publique ? Personne parmi ces anonymes justiciers de Naftal ne songe aux dégâts de leur folie ? Personne ne songe à la famille de M. Rizou ? Personne ne songe à nous, rendus témoins de force et devant assister à la nuisance de la réputation d’un homme par des justiciers cachés ? Il se pourrait que ce soit l’un de nous demain ou encore notre enfant… Et que cela finisse vraiment très mal… Faudra-t-il, désormais, suspecter nos voisins, nos amis, nos collègues, voire nos maris, et nous barricader dans la méfiance envers tous, à l’heure des nouvelles technologies ? Que de folie !
Si la religion est utilisée comme mise en scène cannibale d’une justice inquisitoriale, alors, il nous faut le dire : nous sommes face à une autre expression de la terreur mentale qui a tant sévi dans tant d’épisodes de l’histoire humaine. Au mot fascisme, nous préférerons l’expression de «mise en place de la terreur (dans les esprits)».
Comme la religion, l’idéologie, elle aussi, est utilisée comme instrument de pouvoir et de terreur. N’a-t-on rien appris de l’idéologie sortie des esprits malades des Frères musulmans, qui n’ont visiblement, dans leurs procédés et leurs ruses, rien de musulman ? N’a-t-on rien appris de toutes ces années de déchirures ? Quelle catastrophe supplémentaire nous faut-il encore tous devoir subir pour comprendre que ces agissements nous font faire fausse route ?
On nous objectera que cette contribution attaque l’islam, le monde musulman, que cette colère écrite est le signe d’une soumission au paradigme idéologique français. Eh bien, non !
En Occident, en France, l’idéologie a aussi servi de ferment à la mise en place de la terreur. Tout le monde pense au nazisme évidemment. Mais pas seulement. A titre d’exemple, on connaît moins la terreur de la Révolution française que des aficionados ardents continuent de louer, alors que cette révolution a commis des meurtres en série, notamment le génocide du peuple vendéen, réduisant ainsi cette population provinciale française de 45% !
«Nous en tuons près de 2 000 par jour. (…) J’ai fait tuer ce matin 53 femmes, autant d’enfants. (…) J’ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j’ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions…» Général Turreau concernant le massacre du 21 janvier 1794.
«Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé.» Général Westerman, Lettre à la Convention du 23 décembre 1793.
Contrairement à ce que l’on peut prétendre, la Révolution française fut loin d’être un courant libérateur du peuple français. Avant l’heure, ce fut une sorte de «révolution arabe» qui eut pour but de donner les conditions de la prise de pouvoir à une minorité d’individus se pensant éclairés (supérieurs aux autres, «mieux» que les autres). Ce fut une prise de pouvoir par le meurtre, le discours idéologique, la pratique militaire de la violence contre la population française… Les années passant, la propagande fut si forte que la population française a cru au discours des fanatiques de 1789 et s’est identifiée à ce discours. C’est semblable au ressort du syndrome de Stockholm lorsque la victime s’identifie à son agresseur, elle peut même le soutenir… On connaît la suite, ces fanatiques de 1789 ont donné naissance à d’autres fanatiques, ceux de Jules Ferry, qui légitimèrent la colonisation au nom d’une soi-disant supériorité atavique sur les autres peuples. On connaît encore d’autres fanatiques, plus contemporains cette fois-ci, tel Sarkozy, qui ont voulu sciemment, sans pudeur, commencer l’entreprise de dépeçage de la Libye et essayer celle de la Syrie. Ce sont aussi des pratiques de la terreur. C’est de la terreur en costume-cravate de Président, certes, mais, c’est quand même de la terreur.
Mais on connaît moins un autre moment historique de terreur. Un exemple qui peut nous aider à comprendre que personne n’est supérieur à personne, que personne ne doit être l’inquisiteur de son prochain, mais que l’être humain a décidément un sacré problème de vie commune avec son prochain. Cet exemple historique est important pour nous et peut nous servir à expliquer les traumatismes de la violence sur les populations européennes. Il peut nous aider à voir nos propres traumatismes et à réussir un réveil collectif loin de la violence, des abus. Il peut nous aider à comprendre que le processus de la violence est inhérent à tous les hommes et dans toutes les sociétés humaines, mais que c’est le devoir et l’œuvre de tous de ne pas s’y fourvoyer.
Il s’agit de la Sainte-Vehme. C’était une institution secrète de la fin du Moyen-Age qui se disait chrétienne et qui proclamait agir au nom du Saint-Siège, le Vatican. Elle fit son apparition à un moment bien trouble qui en dit long sur le combat incessant entre ceux qui œuvrent pour la justice et la paix entre les hommes et ceux qui, frappés d’une folie de la prédation et de la domination sur les autres, ne cessent de vouloir faire taire les premiers par la peur, la menace, l’intimidation et la violence destructrice.
Le Saint-Empire germanique fut immense, étendu sur l’Europe. Dans la dynastie souabe des Hohenstaufen, Frédéric II de Hohenstaufen (1194-1250) fut l’empereur qui s’opposa au Vatican lors des croisades (il en mena une, d’ailleurs, à force d’être harcelé par le Vatican et… ce fut la seule croisade pacifique). L’empereur Frédéric II ne cessa de s’opposer au fanatisme du pape (homme de religion, dit-on…) Grégoire IX, à telle enseigne que ce dernier appelait l’empereur Frédéric II l’Antéchrist ! A telle enseigne que Frédéric II fut même excommunié (1) ! L’empereur Frédéric II de Hohenstaufen fut un homme de pouvoir, certes, mais éclairé, cultivé, polyglotte, curieux et soucieux de préserver des relations sereines avec le monde musulman.
Une digression s’impose : si la croyance en Dieu est légitime (l’auteure de ces lignes est musulmane, croyante et pratiquante), la manipulation de la religion a fait des dégâts parfois bien pire que le paganisme durant certains moments historiques (2). Pour apporter la foi en un Dieu unique, ces soldats-religieux n’ont pas tous été des mystiques ou des éducateurs ou des hommes de science, mais aussi des hommes de pouvoir autoritaire, avec le glaive, utilisant la religion pour disposer de moult concubines volées à leurs familles, pour mettre la main sur des terres par le vol, pour justifier l’esclavage, pour asseoir un pouvoir féodal sur la structure sociale et économique des pays qu’ils conquirent en imposant tantôt l’humiliation, tantôt des taxes supplémentaires, abusives et mêmes inexistantes dans la jurisprudence musulmane (le cas de l’Empire ottoman en Algérie est un cas d’école à cet endroit).
Empereur des Romains, roi de Germanie, roi de Sicile, Frédéric II de Hohenstaufen fut un opposant au fanatisme du Saint-Siège. A sa mort, sa famille fut exclue et maltraitée, en raison de luttes internes permanentes au sein de l’empire pour la quête du pouvoir sur celui-ci. C’est à la mort de son fils Conrad IV de Hohenstaufen qu’apparut la Sainte-Vehme qui pensait colmater les brèches de l’empire par une unité juridique.
Mais le Mieux est le pire du Bien, la Sainte-Vehme se révéla, dans sa poursuite du «Mieux», autoritaire, arbitraire et pour finir criminelle, alors qu’elle se pensait du côté du «Bien». Elle jugeait dans le secret, dans des procès arbitraires, les atteintes à la religion chrétienne, les crimes et les délits, ainsi que les membres de la Sainte-Vehme qui auraient trahi les secrets de la confrérie. Inutile de dire que de nombreux innocents firent les frais de cette société secrète du «Mieux». Ce fut terrible.
Le Mieux est bien le pire du Bien. En d’autres termes, l’enfer est pavé de bonnes intentions… C’est hélas l’ironie de la chose. La Sainte-Vehme inspirait la terreur (2), sous couvert du Mieux à atteindre, elle démembra le Bien (c’est-à-dire une justice qui ne soit pas une vengeance). Dans le cas qui nous occupe, l’islamisme est bien le coup d’Etat, l’entreprise de subversion opérée contre l’islam. Le Mieux est le pire du Bien : bien terrible péché d’orgueil et faute de toute-puissance, dirait l’exégète honnête. L’islam doit se désintoxiquer du venin de l’islamisme.
Les monothéistes ne sont pas tous respectueux de Dieu, cela se saurait depuis longtemps. Cela se verrait surtout. Ils en sont hélas les premiers traîtres… Beaucoup parmi les hommes de pouvoir, parmi les clercs religieux, n’ont pas été en mesure de résister à la tentation du pouvoir qu’offrait la parole religieuse sur les consciences des hommes. Le malheur du monde tient en ceci : coloniser la conscience des autres par la menace, la peur et la terreur. Comme le dit si bien le coran, le diable crée la peur chez les hommes, mais Dieu suscite la crainte respectueuse. Par conséquent, il est facile de déduire, avec cet indice, si l’idéologie du moment relève de la terreur ou du droit…
Or, que cela soit évident ou encore obscur pour les esprits phagocytés par la parole sectaire, Dieu n’a que faire des fausses amours envers Lui. Il n’a que faire du chantage et de l’ostentation, encore moins de l’hypocrisie. L’amour qu’Il aime est l’amour profond, sincère, gratuit et surtout un amour qui ne le dresse pas Lui – le Dieu de tous les hommes – comme un instrument de chantage et de violence contre un autre homme, mais bien un amour qui inclut tous les hommes sans rivalité, sans jalousie, sans envie. Ou, pour être bien plus précise, Dieu veut de nous un amour qui inclut tous les hommes qui ont réussi à vaincre leur envie et leur jalousie des autres…
N. B.
(Suivra)
Notes
(1) On comprend dès lors que la religion, c’est de la dynamite quand elle est utilisée pour promouvoir un mouvement ou une idéologie politique par la force. Par exemple, ici, les croisades. Aujourd’hui, avec Daesh, nous sommes dans une autre idéologie politique, et elle aussi, c’est de la dynamite ! Elle aussi utilise la force pour terroriser ceux qui n’approuvent pas son idéologie politique.
(2) Croire que les croyants monothéistes ont toujours été respectueux de leur message, c’est être naïf ou ignorant des dynamiques égoïstes ou égocentriques des hommes qui se cachent derrière les religions pour dominer les autres et… leur faire peur devant toute contestation de l’ordre établi. Or, contester l’injustice est de la dignité même de l’être humain. Personne n’ira en enfer pour avoir osé demander justice. Mais, l’homme qui aura déformé les paroles religieuses, du haut de sa position de clerc ou de chef d’Etat, lui, devrait réfléchir par deux fois avant de se penser immunisé contre la colère de Celui qui lui a donné la vie, au même titre que ceux qu’il tente de dominer outrageusement. On notera – soit dit en passant – que si des musulmans se distancient de la religion musulmane, c’est en raison du comportement irrespectueux et envahissant de ces ténors prétendument religieux, pas en raison des athées ou des agnostiques. Il suffit de les rencontrer et d’entendre leurs obsessions – comme si Dieu les avait accrédités d’une mission pour broyer nos vies au quotidien – et nous voilà pris par l’envie soudaine de les fuir et de respirer un oxygène plus sain pour nos cellules nerveuses.
(3) Sainte-Vehme, article de Bernard Vogler dans l’Encyclopédie Universalis.
«Institution judiciaire, implantée surtout en Westphalie à la fin du Moyen-Age, la Vehme ou Sainte-Vehme a inspiré la crainte dans de nombreux milieux ; le romantisme lui a conféré ses lettres de noblesse. Tribunal indépendant des princes territoriaux, elle revendique l’investiture de l’empereur qui lui confère son appui. Charles IV l’a utilisée pour assurer la paix féodale et Wenceslas lui accorde, en 1382, le droit d’appel dans tout l’empire. Son succès tient également au morcellement de la justice et aux difficultés des roturiers d’obtenir justice. Les tribunaux sont composés d’échevins, paysans libres, qui sont les seuls à connaître les règles secrètes de procédure. Leur compétence se limite aux refus de conformité au droit et aux crimes de sang. Dispensant une justice expéditive, la Vehme ne prononce que deux verdicts, l’acquittement et la condamnation capitale exécutée dans les plus brefs délais. Elle a connu son apogée au XVe siècle, puisqu’elle cita même à comparaître l’empereur Frédéric III en 1473. Cependant, les nobles et les patriciens accaparent rapidement les fonctions d’échevins, d’où des abus qui incitent la grande majorité des princes et des villes à interdire à leurs sujets tout contact avec la Vehme.»
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