Messahel : la coordination au sujet de la Libye est «permanente»

Abdelkader Messahel, ministre des Affaires étrangères. New Press

Le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, a indiqué lundi à Alger que la coordination entre les pays voisins de la Libye, notamment l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte, était «permanente» pour accompagner les Libyens en vue du règlement de la crise que traverse leur pays loin de toute intervention étrangère.

Dans une déclaration à la presse à l’issue de ses entretiens avec son homologue égyptien, Sameh Chokri, M. Messahel a précisé avoir abordé la situation en Libye, mettant en avant la coordination «permanente» entre les pays voisins de la Libye, notamment l’Algérie, la Tunisie et l’Egypte, «pour accompagner les Libyens afin qu’ils puissent régler eux-mêmes leurs problèmes, loin de toute intervention étrangère et dans le cadre de l’intégrité territoriale de la Libye».

Il a, à cet égard, rappelé la dernière réunion des pays voisins de la Libye tenue à Alger le 8 mai. Le ministre a également indiqué avoir abordé avec son homologue la situation dans la région qui est, a-t-il dit, «menacée par le terrorisme, le crime organisé et la migration clandestine», mettant l’accent sur l’importance de la coordination «permanente et continue» entre l’Algérie et l’Egypte pour faire face à ces défis.

Après avoir rappelé les sacrifices consentis par les deux pays dans la lutte contre le terrorisme, le chef de la diplomatie a insisté sur l’importance de la coordination bilatérale et au niveau de l’Organisation des Nations unies et des autres organisations internationales. Les entretiens ont aussi porté sur la question de la réforme de la Ligue arabe, a fait savoir M. Messahel, précisant que l’Algérie plaidait pour une réforme «en profondeur» de l’organisation afin de l’adapter aux mutations géostratégiques en cours dans le monde et la mettre au service des peuples et des Etats arabes.

Le ministre s’est également félicité de la «coordination permanente» entre l’Algérie et l’Egypte au niveau de l’Union africaine. Concernant les relations algéro-égyptiennes, M. Messahel les a qualifiées d’«exceptionnelles» dans différents domaines, faisant part de la volonté des deux pays de renforcer leur coopération économique. Le ministre a précisé que les deux parties avaient évoqué les préparatifs de la réunion de la Grande commission mixte et de la réunion du Comité de suivi qui la précèdera pour évaluer la mise en œuvre des décisions prises lors de la précédente session tenue au Caire.

M. Chokri a, pour sa part, précisé que sa visite «participe du souci de poursuivre la coordination entre les deux pays», soulignant que cette coordination procédait de la volonté des dirigeants des deux pays, Abdelaziz Bouteflika et Abdel Fattah Al-Sissi, de faire face aux défis qui se posent à l’Algérie et à l’Egypte et de renforcer la coopération au mieux des intérêts des deux peuples et pour protéger la sécurité nationale arabe contre les dangers qui la menacent.

La rencontre a permis d’aborder en premier lieu les relations bilatérales et le souci commun de les développer sur les plans politique, économique, culturel et social, et d’intensifier les investissements égyptiens en Algérie par l’ouverture d’autres créneaux de commerce entre les deux pays, a ajouté M. Chokri, qui a exprimé ses remerciements au gouvernement algérien pour les facilitations accordées à l’importation des produits égyptiens, «ce qui est à même, a-t-il dit, de favoriser l’augmentation des échanges commerciaux et de renforcer les liens entre les deux pays».

Les discussions ont également porté sur les questions régionales, notamment les derniers développements en Libye, la lutte contre le terrorisme, la question palestinienne et la situation en Syrie et au Yémen, a précisé le ministre égyptien, qui a fait également état d’«une grande convergence» de points de vue des deux pays concernant ces questions, a-t-il indiqué. «Nous avons également discuté de l’importance de poursuivre l’étroite coordination dans le cadre de notre action africaine commune pour la concrétisation des efforts de développement des pays africains et évoqué la contribution de l’Algérie et de l’Egypte dans ce sens ainsi que la réforme de l’organisation africaine», a précisé M. Chokri.

Le ministre égyptien des Affaires étrangères, Samah Chokri, est arrivé lundi à Alger pour prendre part à la réunion ministérielle tripartite Algérie-Tunisie-Egypte sur la Libye, consacrée à l’évaluation de la situation dans ce pays à la lumière des derniers développements sécuritaires, pour parvenir à un règlement politique de la crise qui secoue le pays depuis 2011.

R. I.

Comment (3)

    Rayés Al Bahriya
    7 juin 2017 - 8 h 16 min

    Pourquoi le sommet qui devait
    Pourquoi le sommet qui devait réunir les 3 présidents de ces pays à Alger a été annulé en mars 2017. ?
    LAMAMRA Ramtane notre ministre des AFF. ÉTRANGÈRES ALLAIT pourtant réunir les 3 ténors sous La houlette du président Bouteflika.
    Pourquoi cet échec ? Pourquoi cela a été réduit à une simple Réunion des ministres des affaires étrangères ?
    Rappelons que la moquerie du MSP avait voulu faire le grand et subtil jeu sournois de l’islamiste Erdoganien pour rien.
    Enfin le monde va comme ça. Cette année on a eu les trains, l’année prochaine y aura les rails….

    Riadh
    6 juin 2017 - 10 h 02 min

    Messahel a bien dit que la
    Messahel a bien dit que la « coordination avec l’Egypte est permanente », ni bonne, ni mauvaise, mais on comprendrait plutôt mauvaise, notamment en Libye. En témoignent les derniers bombardements aériens égyptiens du territoire libyen, sans déclaration de guerre a la Libye, ni mandat international pour agir contre un pays voisin déchiré par la guerre civile. Ces attaques ne sont pas les premières du genre, l’on se rappelle. L’Egypte du dictateur militaire Al Sissi fait fi de ses engagements internationaux notamment de travailler en coordination avec les pays voisins de la Libye, dont l’Algérie, pour tenter d’aider les Libyens a trouver une solution heureuse a leurs malheurs. Elle n’a même pas tenté d’informer Alger de cette agression répétée.En vérité, l’Egypte est contrainte de donner l’impression de vouloir chercher une issue au drame libyen, mais en parallèle, elle joue le jeu de ses ambitions démesurées qu’elle cultivait du temps de Nasser, celui des puissances occidentales et leurs alliés moyens orientaux et enfin, elle assouvit la hantise du maréchal Sissi d’écraser ses ennemis héréditaires, les Frères Musulmans, ou qu’ils soient. L’Egypte d’Al Sissi roule sur le ventre et se fait rétribuer grassement par ses employeurs du Golfe auxquels elle offre la chair a canon en participant au génocide contre le peuple yéménite et aux prétendues coalitions militaires créées soit par ces régimes rétrogrades, soit par les Occidentaux, a leur tête, les Etats Unis d’Amérique. L’oligarchie militaire et des affaires a fait avorter la révolution populaire en Egypte dont les principaux animateurs, et pas seulement les Frères Musulmans, croupissent dans les geôles du nouveau pharaon d’Egypte.
    Quand au reste de l’actualité internationale et régionale, notamment au Proche Orient, l’alignement systématique de l’Egypte sur les thèses des pétromonarchies et la retenue d’Alger envers l’aventurisme guerrier de ces dernières, alors que la Palestine est toujours occupée, sont un autre indicateur que les positions des deux pays sont diamétralement opposées.
    S’agissant des relations bilatérales, elles sont, comme avec le reste du monde arabe, insignifiantes. La mise en œuvre de notre adhésion a la Grande Zone arabe de Libre Echange rencontre les pires difficultés et ce, en raison de la faiblesse de nos exportations hors hydrocarbures au sein de cette zone , mais aussi du fait que de nombreux cas de non respect des clauses, notamment concernant l’origine réelle des produits proposés au commerce (certificats d’origine) sont relevés du cote des partenaires arabes de l’Algérie.
    En ce qui concerne les relations bilatérales, elles sont tout aussi minimes tant en volume qu’ en valeur (voir pour cela ALGEX). Les seules véritables initiatives d’investissement égyptien en Algérie, sont le fait d’entreprises privées qui n’attendent pas le feu vert des autorités des deux pays pour s’engager en affaires. Pour ces raisons,ou sont les intérêts de l’Algérie a coordonner quoique ce soit avec un tel régime ?
    Dans l’histoire contemporaine,le monde arabo-musulman n’a jamais connu une telle déchirure a cause non seulement des différents plans de déstabilisation et de division que lui imposent les Occidentaux, mais surtout en raison de ses propres contradictions internes engendrées par la permanence de régimes antidémocratiques, rétrogrades et parfois sanguinaires qui s’accrochent au pouvoir contre la volonté de leurs peuples et qui n’ont pour souci que de durer et parfaire leur politique de prédation des richesses de cette partie du monde.

    Anonymous
    6 juin 2017 - 4 h 00 min

    L’Egypte veut soit imposer
    L’Egypte veut soit imposer Haftar qui lui mange dans la main comme le nouveau maitre de libye ,soit morceler se pays pour annexer sa partie Est.Toute ses negociations ne sont qu’un gain de temps pour laisser le fruit murir.

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