Le porte-parole de l’Armée nationale libyenne s’en prend à l’Algérie : que cherche Haftar ?
Faisant le point sur la situation en Libye, le porte-parole de l’Armée nationale libyenne (ANL), le colonel Ahmed Al-Mismari, a critiqué mercredi soir l’Algérie, à laquelle il reproche de soutenir un règlement politique de la crise uniquement pour éviter que les terroristes ne repartent chez elle. «L’Algérie plaide pour une solution politique et rejette l’option militaire uniquement par crainte de voir les terroristes rejoindre ses montagnes», a soutenu le colonel Ahmed Al-Mismari dans une conférence de presse animée à Benghazi.
Le colonel Ahmed Al-Mismari a également saisi l’occasion pour tomber une nouvelle fois à bras raccourcis sur le Qatar, qu’il a accusé de soutenir les groupes terroristes activant en Libye. Evoquant des exemples précis, il a reproché à Doha de «soutenir des terroristes recherchés», parmi lesquels le dénommé Aniss Al-Houti qui a révélé avoir été ramené d’Algérie par le Qatar en 2011. Selon le colonel Ahmed Al-Mismari, Aniss Al-Houti a été tué par les forces armées libyennes. Le porte-parole officiel de l’armée nationale libyenne a regretté, à ce propos, que le monde n’ait pas pris au sérieux les avertissements lancés par les Libyens au sujet de l’Etat qatari, ajoutant que «le peuple libyen a rompu ses relations avec le Qatar depuis longtemps».
Le colonel Ahmed Al-Mismari a, par ailleurs, accusé le Qatar d’avoir tenté d’éliminer Khalifa Haftar, le commandant en chef des forces armées libyennes, à Al-Biar, dans l’ancien quartier général de l’ANL. La même source a fait savoir, en outre, que des documents secrets de l’ambassade du Qatar à Tripoli révèlent que «Doha a mis la pression sur les Libyens pour obtenir la libération de deux Qataris arrêtés à Gharyan en 2011». Il a également accusé des officiers du renseignement qataris, parmi lesquels l’attaché militaire du Qatar en charge du Maghreb, actuellement basé à Tunis, d’avoir «acheté» un certain nombre de personnalités en Libye et au Maghreb. Le colonel Al-Mismari a eu également des mots très durs à l’égard des brigades Al-Qassam, la branche armée du Hamas, qu’il a accusées d’alimenter la violence à Benghazi.
Sadek Sahraoui
Comment (67)