Selon des sources informées : le président de l’Arav sera démis de ses fonctions
Nous apprenons de sources informées que l’actuel président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), Zouaoui Benhamadi, ne tarderait pas à être démis de ses fonctions. Il lui est reproché, notamment, sa «mollesse» et son «manque de perspicacité» dans l’affaire provoquée il y a une semaine par une émission diffusée par la chaîne Ennahar TV et qui a indigné de larges pans de l’opinion algérienne. La présence de Saïd Bouteflika, frère et conseiller du chef de l’Etat, au sit-in de protestation organisé par des membres de la société civile devant le siège de l’Arav présageait, en effet, des changements dans ce domaine. Prenant, désormais, les allures d’une affaire d’Etat, le passage de Boudjedra dans l’émission d’Ennahar TV verra l’implication du Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, qui, lui, a choisi de remettre ce mercredi une distinction à l’auteur de La Coupe.
Le président de l’Arav s’est contenté de condamner l’humiliation infligée à l’écrivain Rachid Boudjedra lors de cette émission et a promis de poursuivre son projet de régularisation des chaînes de télévision privées avec une application «plus rigoureuse» du cahier des charges qui leur est soumis. Il n’a pris aucune disposition forte pour interpeller les responsables de ce média, comme son prédécesseur avait agi contre des programmes de télévision jugés «indélicats» ou «enfreignant l’éthique et la déontologie de la profession», ni aucune mesure susceptible de restaurer l’ordre dans le monde du petit écran.
Ceci dit, le remplacement attendu de Benhamadi dénote une volonté du gouvernement de durcir le dispositif de régulation de ces chaînes privées qui multiplient les dérapages et dont seule une dizaine (sur une quarantaine) bénéficient d’une autorisation et sont donc soumises au droit algérien.
Conscient du rôle de plus en plus important que jouent les médias audiovisuels dans la vie nationale, les pouvoirs publics ne peuvent plus se permettre de les laisser hors contrôle.
R. Mahmoudi
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