Bac : ces internautes qui veulent attenter à la crédibilité de l’Etat
Des sujets d’examen du baccalauréat ont été balancés sur les réseaux sociaux quinze minutes après le début des examens. C’est ce qu’ont confirmé des sources proches du ministère de l’Education. Leur publication sur Internet n’a heureusement pas eu d’incidence sur le déroulement le l’examen car les candidats étaient déjà en classe. Mais cet incident ou tentative de fuite de sujets sonne comme un acte narguant l’autorité publique.
Les auteurs de cette tentative de fuite ne sont pas encore connus. Ils peuvent être des candidats qui ont réussi à entrer en classe avec des téléphones, en bénéficiant probablement de la complicité d’agents en charge de la sécurisation de l’examen. Les auteurs de ces publications peuvent aussi être carrément des éléments du dispositif de surveillance au niveau d’un centre d’examen. Dans tous les cas, les auteurs de ces publications cherchaient à attenter à la crédibilité non seulement de l’examen du baccalauréat mais aussi de l’Etat qui a mis beaucoup de moyens pour garantir un déroulement normal du bac.
Les fuites de sujets du bac ne sont pas un phénomène propre à l’Algérie – la France l’ayant aussi enregistré aujourd’hui. Mais la publication des sujets juste après leur distribution en classe d’examen vise beaucoup plus à nuire au secteur de l’Education et à son premier responsible, Mme Nouria Benghebrit, qu’à permettre aux candidats de tricher. La ministre de l’Education a ouvert un vaste chantier de réformes des programmes pour un meilleur apprentissage des matières scientifiques. Des réformes qui dérangent le courant islamo-conservateur qui se déchaîne contre la ministre, à travers une vaste campagne de dénigrement, conduite notamment par les responsables du MSP et ceux d’Aladela.
Fort heureusement, la Présidence de la République ne fléchit pas et maintient donc le cap de ces réformes à travers la reconduction dans son poste de Mme Benghebrit. D’ailleurs, trois départements ministériels se sont directement impliqués dans la sécurisation du bac. Il s’agit des ministères de l’Intérieur, de la Justice et de la Défense nationale. Des équipes sont à pied d’œuvre pour débusquer les éventuels auteurs de fuites ou de tentatives de fuites. Et globalement, la première journée d’examen s’est déroulée sans couacs. La ministre de l’Education nationale a donné le coup d’envoi des épreuves de la commune d’Héliopolis, dans la wilaya de Guelma.
Il est à souligner que plus de 761 000 élèves inscrits aux épreuves du baccalauréat qui se déroulent dans 2 518 centres d’examen sur le territoire national. Un nombre inférieur à celui de l’année dernière. En 2016, plus de 818 000 avaient passé l’examen du bac. Le taux de réussite au baccalauréat était de 49,79% pour les candidats scolarisés et de 33,7% pour les candidats libres.
Hani Abdi
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