Evénements de Ghardaïa : Nacereddine Hadjadj libéré
L’ancien maire RCD de Berriane, Nacereddine Hadjadj, a retrouvé son foyer familial après 23 mois passés dans un cachot. Poursuivi pour plusieurs chefs d’inculpation, dont le trafic d’armes et l’atteinte à la sûreté de l’Etat, Nacereddine Hadjadj a été jugé dimanche au tribunal pénal de Médéa. Il a été condamné à 3 ans de prison, dont 18 mois ferme. Nacereddine Hadjadj a ainsi quitté l’enceinte du tribunal libre, retrouvant les siens devant l’entrée, dont son fils qui a réussi l’examen de fin de cycle primaire. Sa libération a été applaudie par ses avocats, sa famille, ses proches, mais aussi les cadres du RCD.
Ainsi, le président de ce parti a vite réagi, exprimant son soulagement de voir l’ex-maire de Berriane retrouver son foyer familial. Atmane Mazouz, député RCD, a lui aussi réagi à cette libération. Le RCD avait par le passé qualifié la détention de Nacereddine Hadjadj d’abusive, la considérant comme une «énième instrumentalisation de la justice» contre cet ancien P/APC de Berriane, «illégalement destitué par le ministère de l’Intérieur en 2009».
La libération de Nacereddine Hadjadj est intervenue deux semaines après le procès d’une quarantaine de détenus poursuivis dans le cadre des événements tragiques de Ghardaïa. Tous les détenus ont été libérés, sauf Kamel Eddine Fekhar, qui doit attendre jusqu’à la mi-juillet pour retrouver les siens.
La libération des personnes arrêtées lors des violences qui ont secoué plusieurs villes de Ghardaïa sonne comme un acte d’apaisement envers les populations de cette wilaya. Un geste d’apaisement qui, faut-il le souligner, est fait dans un contexte social explosif. Le gouvernement, qui s’apprête à faire des réformes douloureuses qui toucheront assurément le pouvoir d’achat des Algériens, semble vouloir se débarrasser de cette source de tension que sont les détenus de Ghardaïa, afin de mieux se concentrer sur la gestion de la colère populaire que générerait sa politique, au coût social trop élevé.
Hani Abdi
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