Le procès du président Bouteflika contre le journal français Le Monde fixé au 20 juin
Le procès en diffamation intenté par le président Bouteflika contre le quotidien français Le Monde s’ouvre le 20 juin. Le président Bouteflika avait déposé plainte en avril 2016 contre le directeur du Monde, Louis Dreyfus, et sa société éditrice, pour diffamation. La plainte était motivée par la Une du journal publié le 5 avril 2016 sous le titre «Panama Papers, l’argent caché des chefs d’Etat». Le tribunal correctionnel de Paris avait tenu une première séance le 3 juin 2016. Le président Bouteflika, représenté par ses avocats, s’estimait diffamé par l’association de sa photo à celles de chefs d’Etat cités dans ce scandale international. Il réclama, au titre de l’action publique, une condamnation du directeur du Monde à un euro symbolique pour diffamation ainsi qu’une publication judiciaire en première page du journal. Il a demandé également le versement de 10 000 euros au titre de l’action civile.
Selon la plainte, «il est directement imputé au requérant d’être détenteur de comptes personnels au Panama, au travers de sociétés écrans, qualifiés par le journal lui-même d’argent caché, c’est-à-dire nécessairement constitutifs de fraude fiscale». Le journal Le Monde, faut-il le rappeler, avait apporté des précisions sur sa Une, vivement contestée par Alger. «Contrairement à ce que la photo en « Une » du Monde du 5 avril a pu laisser croire, le nom du président algérien, Abdelaziz Bouteflika, n’apparaît pas dans les Panama Papers», avait précisé la rédaction de ce journal dont le directeur du journal avait appelé l’ambassadeur d’Algérie en France pour s’excuser.
Mais cela n’a pas suffi pour dissuader le président Bouteflika de recourir à la justice pour exiger réparation. Il faut souligner également qu’à cause de cette Une, jugée attentatoire à l’image de la République et de ses symboles, les autorités algériennes avaient refusé le visa au journaliste du Monde qui devait couvrir la visite de Manuel Valls, alors Premier ministre, en Algérie, en avril dernier.
Sonia Baker
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