Issad Rebrab se tourne vers les élus pour débloquer ses projets à Béjaïa
La rencontre entre les élus APN et APW de Béjaïa et les dirigeants du groupe Cevital a eu lieu aujourd’hui. Après une visite du complexe de Cevital au port de Béjaïa, les élus, de différentes obédiences politiques, ont eu droit à un exposé détaillé des projets du groupe prévus dans cette wilaya. Le directeur exécutif de Cevital, Saïd Benikene, a fourni toutes les informations relatives au projet de trituration des graines oléagineuses dont les équipements sont toujours bloqués par le port de Béjaïa.
En organisant cette rencontre, le groupe Cevital voulait sensibiliser les élus au niveau de l’APW, mais aussi au niveau de l’APN afin qu’ils agissent dans le sens du déblocage des projets qui vont permettre de créer des milliers d’emplois et une plus-value économique pour la région et pour le pays en général. Après avoir tenté par tous les moyens légaux de faire avancer ses projets et obtenir la levée des blocages, Issad Rebrab se tourne vers les élus de la région dans l’espoir qu’ils agissent afin que libérer l’investissement dans cette wilaya et de laisser les porteurs de projets travailler sans couacs.
Dans un commentaire sur sa page Facebook, Atmane Mazouz, député RCD, qui a pris part à cette rencontre, a précisé que «c’est ce projet de trituration des graines oléagineuses que le premier responsable du port veut à tout prix bloquer». Il a relevé aussi «le silence intriguant des autorités».
Il est à souligner que le refus de la direction du port de Béjaïa de laisser accoster deux bateaux affrétés par Cevital a provoqué un vent de colère au sein de la population de la région qui y voit une volonté politique de créer un désert économique dans cette partie de la Kabylie. Si la direction de Cevital s’est exprimée dans la presse, les travailleurs, quant à eux, ont recouru à la rue pour réclamer la levée des blocages et l’octroi à ce groupe de toutes les autorisations nécessaires pour ses nouveaux investissements.
Aussi, un comité de soutien à ces travailleurs a été créé. Ce comité a organisé plusieurs sit-in pour dénoncer les blocages que connaissent les investisseurs dans la wilaya de Béjaïa, à commencer par Cevital. Il a vivement dénoncé l’asphyxie du port de Béjaïa par la bureaucratie. «Il est désormais clair et établi aujourd’hui que des cercles mafieux, ne supportant pas l’idée de la réussite du groupe Cevital, comptent bien tout faire pour le casser, car tout simplement eux représentent et symbolisent l’échec total. Les attaques répétées, orchestrées, synchronisées et organisées de Djelloul Achour, directeur du port de Béjaïa, et de ses semblables contre Cevital nous renseignent un tant soit peu sur le degré d’indigence intellectuelle de leurs auteurs et sur l’existence d’un plan machiavélique visant à détruire tout espoir dans notre région, voire dans tout le pays», dénonce ce comité dans un récent communiqué.
Des partis politiques ont, de leur côté, dénoncé ces blocages. Il s’agit du RCD de Mohcine Belabbas et du RND d’Ahmed Ouyahia. Par son groupe au sein de l’APW de Béjaïa, le RCD a interpellé le nouveau Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune. Le groupe APW du RCD regrettait que, «contrairement au discours officiel, tendant à faire émerger l’initiative d’investissement hors hydrocarbures, dont la réserve est limitée à quelques années, et les rentrées financières se rétrécissent au gré des prix du marché international, les actions et les entraves menées contre les chefs d’entreprises s’inscrivent en faux par rapport à ce discours».
Ahmed Ouyahia, secrétaire général du RND, avait, samedi dernier, exprimé son soutien au patron de Cevital et dénoncé le comportement de la direction du port de Béjaïa.
Le groupe Cevital, faut-il le préciser, vient de lancer une vaste campagne de recrutement de 7 500 travailleurs. Il envisage d’en recruter en tout 30 000 d’ici à 2025 pour les besoins de ses nouveaux investissements. Pourvu qu’on le laisse les réaliser.
Sonia Baker
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