Prime à la médiocrité
Par Ramdane Yacine – Pendant qu’on pérore sur les voies et moyens pour sortir de la spirale de la crise financière, l’Algérie écope d’une 108e place (sur 127) au classement mondial de l’indice global d’innovation (Global Innovation Index). C’est le classement mondial des pays selon leurs capacités et résultats d’innovation économique publié chaque année par l’université américaine Cornell, l’Institut européen d’administration des affaires (INSEAD) et l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (WIPO), organisme onusien.
Avec sa 108e place et son 24,3 sur 100, l’Algérie est au bas du classement en compagnie du Mozambique (107e), du Népal (109e) et du Madagascar (111e). Même au niveau maghrébin, l’Algérie marque le pas.
Ce classement mondial, même s’il y a toujours quelque chose à redire au sujet des critères et normes utilisés, dénote du fossé énorme que l’Algérie doit combler pour aspirer à se hisser aux niveaux et standards internationaux. Bien plus ! On parle avec insistance de diversification économique et énergétique et sur le compter sur soi pour sortir de la crise, mais quand on découvre que l’une des conditions sine qua non pour le développement et la prospérité n’est pas remplie, il y a lieu de croire que l’Algérie fait un mauvais départ, pour ne pas dire qu’elle n’a pas encore démarré son processus de diversification et de rationalisation de l’utilisation de ses ressources.
L’innovation, cette capacité à trouver des solutions nouvelles, des produits abstraits qui permettent de réaliser et de commercialiser des produits nouveaux, ne semble pas être le premier des soucis de nos gouvernants.
Pire encore, le cyber-parc de Sidi-Abdallah, cette cité des sciences et de la technologie, ne brille toujours pas avec ses innovations et ses inventions censées améliorer le quotidien des Algériens. Et dire qu’elle est comparée à la Silicon Valley !
Il faut parler aussi des contraintes financières et bureaucratiques qui étouffent l’Agence nationale de valorisation des résultats de la recherche et du développement technologique (ANVREDET), réduite à un appendice de la Direction générale de la recherche scientifique du ministère de l’Enseignement supérieur.
Est-ce tout l’intérêt qu’on accorde aujourd’hui aux start-ups, ces microentreprises innovantes qui révolutionnent le monde d’aujourd’hui dans tous les domaines ?
Le gouvernement d’Abdelmadjid Tebboune sera-t-il celui qui fera exploser le génie algérien en libérant toutes les initiatives et renverser la vapeur en stoppant la fuite des cerveaux ? L’avenir nous le dira. Pour l’heure, il est, hélas !, plus facile de lancer une entreprise commerciale avec le dispositif de l’Ansej, même dans un créneau hyper saturé, que de lancer une start-up dans les TIC…
R. Y.
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