Tebboune réussira-t-il à mettre de l’ordre dans le secteur audiovisuel ?
Le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, a annoncé vendredi soir à l’Assemblée populaire nationale (APN) sa détermination à mettre de l’ordre dans le secteur audiovisuel.
Répondant aux interpellations de certains députés sur ce sujet, le Premier ministre s’est engagé à régler dans les prochains mois l’activité des chaînes de télévision privées. Il a assuré que d’ici fin 2017, les chaînes de télévision privées seront de statut algérien suivant un cahier de charges «plus précis».
«La liberté d’expression est un acquis démocratique et en réponse à tout ce qui a été dit à ce sujet, le gouvernement œuvrera à son renforcement à travers l’activation et la consolidation des autorités de régulation sur lesquelles je veillerai personnellement, ainsi qu’à l’installation du Conseil d’éthique et de déontologie de la presse», a souligné le Premier ministre, qui a annoncé la création d’une chaîne de télévision parlementaire.
Abdelmadjid Tebboune veut ainsi en finir avec la situation actuelle où les chaînes de télévision dites algériennes sont dans l’illégalité. Les dérapages relevés dans les programmes de certaines d’entre elles ont remis sur la table la question de la régulation du secteur.
Vivement interpellé, le président de l’Autorité de régulation de l’audiovisuel (Arav), Zouaoui Benhamadi, a réagi en soulignant les limites de l’instance qu’il dirige et en dressant un tableau très peu reluisant de la situation actuel de l’audiovisuel en Algérie. M.Benhamadi a même dénoncé le fait accompli et soulevé l’absence de marge de manœuvre pour agir conformément aux textes de loi. «Nous nous retrouvons devant le fait accompli avec des chaînes de télévision de droit étranger qui n’obéissent pas au droit algérien», a-t-il relevé, estimant que leur légalisation relève du gouvernement. Zouaoui Benhamadi a souligné également le manque de moyens de l’Arav qui l’empêche d’accomplir pleinement sa mission de régulation.
Le Premier ministre, qui s’est engagé à mettre fin à l’anarchie dans le secteur, va-t-il donner plus de moyens à l’Arav ? Va-t-il réussir à y mettre de l’ordre ? On le verra dans les prochains mois.
Hani Abdi
Comment (4)