Haftar fait appel à des mercenaires pour faire tomber Tripoli
Pour reconquérir l’ouest de la Libye qui échappe encore à son contrôle, le commandant en chef de l’Armée nationale libyenne (ANL), le maréchal Khalifa Haftar, a fait appel à des mercenaires tchadiens. Se basant sur des témoignages de chefs de tribus du sud de la Libye, de nombreux titres de la presse française soutiennent à ce propos que le maréchal Haftar a intégré sous son commandement près de 6 000 Tchadiens. Cette force posséderait des camps d’entraînement sur le sol libyen depuis six ans. La même source rappelle que le maréchal avait déjà admis publiquement avoir eu recours à des mercenaires soudanais.
Certaines sources avancent que d’autres mercenaires tchadiens, dont le nombre est évalué à 4 200, travaillent pour le compte de Tripoli. Le gouvernement de Tobrouk les accuse de combattre dans les rangs des groupes terroristes et d’être financés par le gouvernement de Tripoli, ce qu’un rapport des Nations unies a confirmé le 9 juin dernier.
Le pouvoir à Tripoli pourra-t-il résister à un éventuel assaut de Kahalifa Haftar et de son armée ? Le groupe d’experts mandaté par le Conseil de sécurité de l’ONU pour travailler sur la Libye répond par la négative. Selon son dernier rapport publié en mai 2017, «le Conseil de la présidence a de faibles capacités opérationnelles et son contrôle sur l’administration est très limité». L’autorité de M. Al-Sarraj, Premier ministre du Gouvernement d’entente nationale installé par l’ONU, ajoute-t-il, est «en permanence contestée par tous les vice-présidents ».
Le même rapport avait confirmé aussi que l’ANL, soutenue par l’Egypte, reçoit directement des armes des Emirats, au mépris de l’embargo, et emploie des mercenaires tchadiens et a tissé des liens avec les milices salafistes. De l’autre côté, toujours selon ce rapport, «les islamistes alliés de Misrata n’hésitent pas à avoir recours à des groupes liés à Al-Qaïda ou à recruter d’anciens combattants de Daech ayant fui Syrte».
Sadek Sahraoui
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