Cherté des billets d’avion : Oran-Casablanca détrône Alger-Paris
La ligne aérienne Oran-Casablanca est sur le point d’entrer dans le Guinness des destinations les plus chères au monde. Ainsi, pour se déplacer entre Oran et Casablanca, il faudra débourser la coquette somme de 60 000 DA (500 euros). Et c’est le strict minimum, puisque le coût pourrait atteindre les 73 000 DA (600 euros). La durée du vol entre Oran et Casablanca est de 1 h 20.
Si l’on fait le comparatif avec le coût d’autres dessertes d’une durée plus longue, on constatera aisément l’exagération des prix pratiqués sur cette ligne aérienne, desservie exclusivement par les deux compagnies Air Algérie et Royal Air Maroc. Ainsi, Alger-Paris, qui dure 2 h 20 fait autour de 60 000 DA, une ligne considérée jusque-là comme la plus chère au monde. Le billet d’avion Casablanca-Paris sur Royal Air Maroc fait environ 240 euros. Le vol dure 2 h 55, soit presque le double du trajet parcouru d’Oran à Casablanca et il est moins cher de moitié. Le billet Casablanca-Istanbul coûte environ 300 euros pour une durée de vol de 4 h 30.
Les exemples sont nombreux. C’est aussi la même chose pour Air Algérie. Les deux compagnies ont aligné leurs prix et empêchent toute autre concurrence sur cette ligne. Le maintien des prix à des niveaux excessivement élevés permet, certes, à ces deux compagnies confrontées à des difficultés financières d’optimiser leurs profits mais cette grille tarifaire pénalise des deux côtés de la frontière. Surtout les populations de l’Ouest algérien qui ont des familles à l’Est marocain et qui sont contraintes de débourser des sommes faramineuses pour des visites familiales, notamment en cette période de l’Aïd. Idem pour les Marocains qui ont de la famille de l’autre côté de la frontière.
Si la diaspora algérienne en France arrive à faire entendre, un tant soit peu, sa voix, ce n’est pas le cas des populations algériennes résidant des deux côtés de la frontière. Ces populations sont doublement pénalisées. D’abord, par le prix exorbitant, ensuite par l’obligation qui leur a été faite de passer par l’aéroport de Casablanca en raison de l’absence de lignes aériennes reliant des villes algériennes à d’autres villes de l’Est marocain.
Hani Abdi
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