Violences à Al-Hoceima : 39 policiers blessés par des hommes cagoulés
Malgré l’intervention de Mohammed VI, durant laquelle il a critiqué la lenteur des projets de développement et annoncé des mesures pour remédier à la situation dans le Rif, au nord du pays, les manifestants continuent à protester à Al-Hoceima. Des heurts ont opposé la population aux forces de l’ordre le jour même de l’Aïd El-Fitr. Pacifique jusque-là, la contestation populaire bascule progressivement dans la violence.
Selon les autorités locales de la ville d’Al-Hoceima, un groupe de personnes, parmi lesquelles des gens cagoulés, ont attaqué lundi les forces de l’ordre avec des pierres, blessant grièvement 39 policiers. La même source a déclaré que l’hôpital de la région a également essuyé une attaque et qu’une ambulance qui transportait deux membres des forces antiémeute blessés a été la cible de jets de pierres. Des éléments de la protection civile ont été aussi pris à partie. Les autorités locales d’Aït Youssef ont, pour leur part, signalé le sabotage par un groupe de personnes d’une des voitures de la commune et l’attaque à la bombe lacrymogène d’une patrouille de la gendarmerie royale.
A rappeler que la population du Rif réclame le développement de leur région. Depuis le 29 mai, les protestataires réclament également la libération des détenus de Hirak. La semaine dernière, 25 activistes jugés par le tribunal d’Al-Hoceima ont écopé de peines de 18 mois de prison ; neuf autres personnes ont été condamnées à 36 mois de prison. Avant l’Aïd, l’espoir d’une libération des détenus sur ordre royal était grand, mais à présent, il laisse place à la colère. La colère est grande, surtout qu’une cinquantaine de manifestants ont été arrêtés après des affrontements violents les ayant opposés lundi à la police à Al-Hoceima.
Depuis l’arrestation de Nasser Zefzafi, chef de file de la contestation dans la région du Rif, les manifestations et les arrestations se sont multipliées et plus d’une centaine de militants ont été interpellés par la police. Le dialogue direct entre le pouvoir et les activistes est toujours absent. La situation est dans l’impasse et les critiques d’ONG locales et internationales se multiplient pour dénoncer la «répression» et «les arrestations arbitraires», tout en appelant à la libération des détenus.
Sadek S.
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