Washington ne frappera plus en Syrie : quand Poutine fait trembler Trump
Les Américains essayent de voiler le retrait de leur menace de procéder à des frappes contre l’armée syrienne en prétextant que Damas se serait «soumis» aux injonctions de Washington de ne pas recourir aux armes chimiques «contre les populations civiles». Mais la vérité est que la très sérieuse mise en garde de Moscou a fait trembler Trump et son administration qui ont dû faire machine arrière, car convaincus que Vladimir Poutine ne bluffait pas. «Si jamais les Etats-Unis mettaient leur menace à exécution en Syrie, nous répondrons de la manière la plus adéquate», avait dit, en substance, Sergueï Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères.
La réplique aussi prompte que sévère de Moscou n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd. Aussitôt, Washington a courbé l’échine et montré, en fait, son vrai visage ; celui d’un Etat voyou qu’une simple mise en garde venant de la puissante Russie peut faire taire. Cette remise en cause déguisée en une pseudo-obéissance du «régime syrien au rappel à l’ordre» des Etats-Unis sous la conduite du très versatile et inconséquent Donald Trump, prouve l’extrême vulnérabilité de ce qui est décrit comme une «puissance militaire invincible».
Pourtant, les échecs lamentables de l’armée américaine ne datent pas d’aujourd’hui. Au Vietnam, les GI’S ont reçu une tannée face à une armée vietnamienne patiente et persévérante qui a fini par triompher. Plus récemment, en Afghanistan, en Somalie et en Irak, les Etats-Unis s’embourbent dans des guerres à n’en plus finir, subissant les contre-attaques dévastatrices des groupes islamistes dont, d’ailleurs, ils sont les créateurs. Nulle part ailleurs dans le monde l’armée américaine n’enregistre des victoires et sa suprématie technologique devient de plus en plus obsolète pour plusieurs raisons.
D’abord, une confrontation armée avec la Russie se soldera immanquablement par un désastre mondial si les deux puissances venaient à recourir à l’arme nucléaire. Un conflit russo-américain entraînerait d’autres grands pays dans la guerre : la Chine aux côtés de la Russie et l’Europe – affaiblie – qui se mettra malgré elle sous la férule de Washington, retour d’investissement sur le plan Marshall oblige.
Ensuite, la prolifération des groupes islamistes armés, leur caractère transfrontalier et leur modus operandi nouveau, rend la puissance de feu des armées occidentales inefficaces. Les Etats-Unis ont beau se targuer de détenir les moyens de guerre les plus sophistiquées et les plus nombreux, la multiplication des attentats au couteau ou à la voiture-bélier révoque en doute toute la doctrine militaire de ce pays, bâtie sur la suprématie numéraire et le gigantisme hégémonique.
Bref, Trump ne fera plus rien en Syrie à partir de maintenant. Poutine vient de se libérer une fois pour toutes des contraintes imposées par les Etats-Unis pour faire durer le conflit. La libération de la Syrie est proche et la crise sans précédent qui s’est déclarée entre les principaux bailleurs des groupes islamistes armés – Qatar et Arabie Saoudite – dans ce pays meurtri, ne fera qu’accélérer la fin des terroristes et le retour à la paix.
Karim Bouali
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