Doha veut une enquête indépendante sur le financement du terrorisme
Qatar approuvera l’idée d’une enquête indépendante sur les présumées accusations qui lui collent à la peau au sujet du financement des groupes terroristes si l’Arabie Saoudite et ses voisins du Golfe acceptent de se plier au même exercice, a affirmé dans une déclaration au quotidien britannique The Times une personnalité de haut rang dépêchée par Doha à Londres en vue de trouver une issue à la grave crise diplomatique qui a ébranlé l’espace du Conseil de coopération du Golfe (CCG).
Nasser Al-Khalifa, l’ambassadeur du Qatar en poste en Australie, qui a été dépêché par Doha ce week-end à Londres, a clairement indiqué à partir de la capitale britannique que son pays comprend parfaitement les craintes légitimes de ses voisins sur la menace du terrorisme qui pèse sur la région mais rejette en bloc les conditions formulées par la troïka dirigée par Riyad. Des conditions qu’il qualifie de grave atteinte à la souveraineté de l’émirat de Qatar, soulignant que cette batterie de demandes étaient non négociables.
Le Qatar, qui tente depuis hier soir d’apporter une réponse finale aux treize propositions formulées par l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, l’Egypte et le Bahreïn pour essayer de parvenir à un dénouement de cette crise, à travers une levée du blocus économique et diplomatique que lui impose le groupe des trois pays du Conseil de coopération du Golfe plus l’Egypte, n’a nullement l’intention de se plier aux exigences du groupe.
Le Qatar ne compte faire aucune concession, ni changement dans sa politique étrangère indépendante, rejetant totalement l’idée de rompre ses relations avec l’Iran ou de fermer sa chaîne d’information étatique Al-Jazeera. Pour Nasser Al-Khalifa, le diplomate qatari en mission de la dernière chance à Londres, les exigences de la troïka est une claire indication que le différend «n’a rien à voir avec la problématique du financement du terrorisme», comme l’entendent les voisins du Qatar. «Le terrorisme, précise en substance le diplomate qatari, est un subterfuge utilisé par le groupe de la troïka dirigé par Riyad dans la perspective de capter l’attention de l’Occident.»
De Londres, Boudjemaa Selimia
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