Il envoie un navire de guerre en mer de Chine : Trump provoque Pékin
Washington joue avec les nerfs des Chinois. Un navire de guerre américain USS Stethem est passé ce dimanche à proximité d’une île occupée par Pékin en mer de Chine méridionale. Tout le monde l’aura bien compris, la manœuvre est destinée à faire comprendre à la Chine que cette partie de la mer de Chine ne lui appartient pas contrairement à ce qu’elle affirme.
L’USS Stethem est passé à moins de 12 milles nautiques de l’île Triton dans l’archipel des îles Paracel, occupée par la Chine mais qui est également revendiquée par le Vietnam et… Taïwan. La Chine revendique l’essentiel de la mer de Chine méridionale, y compris des zones très proches des côtes de nombreux pays d’Asie du Sud-Est. Pékin occupe aussi plusieurs îlots et récifs de l’archipel des Spratley, agrandis pour accueillir de potentielles bases militaires. C’est la deuxième opération américaine de ce type en mer de Chine méridionale depuis l’arrivée au pouvoir de l’administration Trump. La première avait eu lieu le 25 mai, dans l’archipel des Spratley, plus au sud. De leur côté, les Etats-Unis cherchent à se redéployer en Asie.
Signe que Washington cherche à pousser à la faute son plus grand partenaire commercial, l’administration Trump a annoncé lundi avoir approuvé une vente d’armes à Taïwan d’une valeur approximative de 1,4 milliard de dollars américains, ce qui a provoqué l’ire de Pékin. La Chine s’était dit aussitôt opposée fermement à la vente d’armes par les Etats-Unis à Taïwan et avait exhorté les Etats-Unis à révoquer leur décision. «La fâcheuse décision de la partie américaine va à l’encontre du consensus auquel étaient parvenus les présidents chinois et américain à Mar-a-Lago et de l’évolution positive de la dynamique des relations sino-américaines», a martelé le porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington, ajoutant qu’«elle portera atteinte à la confiance mutuelle et à la coopération entre la Chine et les Etats-Unis».
La même source avait insisté sur l’idée que «la décision viole gravement les principes des trois communiqués conjoints entre la Chine et les Etats-Unis (notamment le communiqué sino-américain sur la vente d’armes à Taïwan du 17 août 1982) s’ingère de façon éhontée dans les affaires intérieures de la Chine, porte atteinte à la souveraineté de la Chine et à ses intérêts en matière de sécurité et met en péril les efforts déployés par la Chine pour réaliser l’unification nationale». «Il est tout à fait légitime que le gouvernement et le peuple chinois soient scandalisés. La partie chinoise a adressé des représentations solennelles à la partie américaine et se réserve le droit de prendre toute mesure qui s’avérera nécessaire», avait ajouté le porte-parole de l’ambassade de Chine à Washington.
Il a, par ailleurs, critiqué la décision qui adresse un «très mauvais signal» aux forces «taïwanaises favorables à l’indépendance» et porte atteinte à la paix et à la stabilité dans la zone du détroit de Taïwan. «Les Etats-Unis ont régulièrement répété être profondément attachés au maintien de la paix et de la stabilité entre les deux rives du détroit. Cependant, leurs actes contredisent leurs propos», a poursuivi le porte-parole, avertissant que «la Chine est confiante et capable de contenir les activités séparatistes des forces taïwanaises favorables à l’indépendance et de défendre sa souveraineté et son intégrité territoriale».
Sadek Sahraoui