Mahdjoub Bedda : «Le montage de véhicules devient de l’importation déguisée»
Le nouveau ministre de l’Industrie, Mahdjoub Bedda, a vivement critiqué l’état actuel de l’industrie du montage automobile qui n’a pas atteint les objectifs assignés. Répondant à des questions de journalistes en marge de la cérémonie de clôture de la session parlementaire, le nouveau ministre de l’Industrie a souligné que cette industrie, qui n’est qu’à ses débuts, n’a jusque-là eu aucun impact positif ni sur le consommateur, ni sur l’emploi, ni encore moins sur l’économie nationale.
Mahdjoub Bedda, qui critique en des termes à peine voilés son prédécesseur, Abdeslam Bouchouareb, estime que le taux d’intégration est quasi insignifiant et que les prix du véhicule continuent à être hors de portée et plus chers qu’ailleurs. Il ira encore plus loin en affirmant que l’activité de montage de véhicules était «devenue une forme d’importation déguisée».
Le ministre de l’Industrie a annoncé dans ce sillage «une révision de la réglementation de cette activité». «L’évaluation de la filière du montage de véhicules a fait ressortir qu’il existe une forme d’exportation déguisée et que le taux d’intégration nationale n’a pas atteint l’objectif escompté», a indiqué Bedda, qui fait état d’une «évaluation préliminaire» effectuée par son département ministériel concernant cette activité.
Cette première évaluation a relevé plusieurs dysfonctionnements dont le prix exorbitant des véhicules par rapport aux années précédentes. Aussi, selon lui, le Trésor avait des manques à gagner outre le fait que les projets actuels de montage de véhicules n’avaient pas réussi à créer le nombre d’emplois fixé. «Il est nécessaire de mettre un terme au mode actuel de production dans ce secteur, étant donné que la majorité des entreprises de montage de véhicules n’ont pas atteint les objectifs assignés, notamment en matière d’intégration nationale», a-t-il insisté, précisant que «ce constat ne signifie aucunement l’abandon de la filière de l’automobile, qui demeure essentielle pour le secteur».
«Cependant, a-t-il souligné, nous devons revoir la réglementation de cette filière de façon à lui assurer la pérennité et ouvrir la voie aux équipementiers, aux fabricants de pièces détachées et aux entreprises de sous-traitance». Bedda a fait état d’une nouvelle stratégie industrielle proposée par le plan d’action du gouvernement. Une stratégie qui tend à encourager les jeunes entreprises en les impliquant dans le processus de diversification de l’économie nationale.
Hani Abdi
Comment (7)