Mokri et le judoka
Par Kamel Moulfi – Abderrezak Mokri, président du MSP, s’en est pris au nageur algérien Abdallah Ardjoun l’accusant presque de collusion avec le sionisme parce qu’il a couru dans une épreuve de natation dans le même bassin qu’un sportif venu de l’entité sioniste, lors de la 23e édition de la Coupe de la confédération méditerranéenne de natation (Comen) qui s’est déroulée à La Valette (Malte). Mokri a signé son communiqué, dimanche 1er juillet – en retard sur l’événement qui a commencé une semaine avant et après le retour des nageurs algériens dont les exploits ont été salués par la presse et par les autorités.
Au cas où le président du MSP ne le saurait pas, Abdallah Ardjoun est revenu de la Comen avec deux médailles d’or, l’une sur le 200 m nage dos avec un chrono de 2:03.48 et l’autre sur le 100 m dos avec un chrono de 56.66. L’Algérie, qui participait à cette compétition internationale de haut niveau avec quatre nageurs juniors, a remporté également une médaille de bronze dans le relais 4 x 100 m, 4 nages.
Le MSP ne veut pas lâcher ce véritable fonds de commerce qu’il s’est constitué avec la cause palestinienne. Mais sa surenchère démagogique dans la lutte contre l’occupation sioniste de la Palestine – une cause qui est chère au cœur tous de les Algériens – n’arrive pas à cacher sa compromission avec le grand allié d’Israël qui n’est autre que le président turc, l’islamiste Erdogan. Personne n’a jamais entendu le moindre mot prononcé dans un de ses nombreux meetings ou lu la moindre ligne écrite dans la série ininterrompue de ses messages publiés sur sa page Facebook, par Mokri pour dénoncer la «normalisation» des relations entre la Turquie et Israël voulue par Erdogan. Par contre, qu’un nageur algérien plonge dans un bassin en même temps qu’un nageur israélien et c’est presque toute l’Algérie qui est condamnée par Mokri : nageurs, Fédération algérienne de natation, ministère de la Jeunesse et des Sports et même le gouvernement ainsi que des responsables de l’Etat non identifiés. Ils sont soupçonnés de chercher à «normaliser» les relations avec l’entité sioniste.
Le président du MSP appelle à la «vigilance» et, dans sa démarche démagogique, va jusqu’à instrumentaliser le sacrifice des chouhada et le combat des moudjahidine pour la libération nationale, ainsi que le militantisme des «grands dirigeants politiques nationalistes». Aura-t-il le courage de lancer la même mise en garde à ses alliés islamistes turcs ?
K. M.
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