Le nouveau consul ukrainien à Alger refuse d’établir le visa aux Algériens
Les Algériens qui sont habitués à se rendre en Ukraine pour affaire, études ou tourisme ont été désagréablement surpris, ce matin, par le refus systématique opposé par le nouveau consul d’Ukraine à Alger, à leurs demandes de visas.
En effet, les citoyens algériens qui se sont rendus aujourd’hui à ce consulat n’en reviennent pas de voir que leur demande de visa, habituellement traitée et acceptée le plus normalement du monde, soit tout bonnement rejetée sans aucune explication.
Un concitoyen habitué à se rendre à Kiev, la capitale de cet Etat d’Europe de l’Est, pour ses affaires, un autre concitoyen marié à une Ukrainienne, un étudiant qui doit se rendre dans ce pays pour poursuivre ses études, ainsi que d’autres encore ont tous été rabroués par les préposés à la délivrance du visa d’entrée en Ukraine.
Au regard de la nature des relations traditionnelles qui lient les deux pays et au flux d’échange économique grandissant allant jusqu’à envisager la création prochaine d’une commission économique mixte, l’attitude du consulat d’Ukraine à Alger à l’égard de nos concitoyens demeure des plus incompréhensibles.
Rien ne laissait présager ni justifier un tel revirement voire un tel changement radical dans les relations entre les deux pays. A moins que Kiev reproche à Alger son positionnement neutre dans la crise qui oppose l’Ukraine à la Russie.
Pour rappel, la Russie a annexé la péninsule de Crimée en 2014 après que les Occidentaux s’étaient dangereusement rapprochés de ses frontières avec l’Ukraine. Cette annexion a donné lieu à une crise diplomatique sans précédent entre les Européens d’un côté, et la Russie de l’autre. L’Algérie a adopté une position de neutralité dans cette crise, mue par ses principes doctrinaux de non-ingérence dans les affaires des Etats et ne s’est pas alignée, de ce fait, sur la position européenne qui consistait à soutenir un allié dans sa guerre froide avec la Russie.
Est-ce cette neutralité que le nouveau consul cherche à faire payer à l’Algérie ? Les autorités diplomatiques sont, en tout cas, désormais informées.
Ramdane Yacine
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