Belayat à Algeriepatriotique : «Ould-Abbès n’a jamais été le SG du FLN»
Le FLN ne pourra que perdre les prochaines élections locales s’il ne se dote pas d’une direction légitime. C’est ce qu’affirme dans un entretien à Algériepatriotique Abderrahmane Belayat, coordinateur de la direction unifiée du FLN, qui fait état de la «constance» du combat qu’il mène avec ses «compagnons d’armes» depuis le 29 août 2013. «Nous n’avons jamais accepté le fait accompli», répète non sans fierté Abderrahmane Belayat, qui estime que «le temps a fini par nous donner raison».
S’il dit n’avoir pas eu de confirmation quant au sort réservé à Djamel Ould-Abbès, le coordinateur de la direction unifiée du FLN assure que ce dernier «n’a jamais été secrétaire général» du parti à proprement parler. «Le parti n’a pas de direction nationale parce que le comité central déclaré n’est pas celui qui exerce actuellement. Le comité central est passé de 450 membres déclarés au ministère de l’Intérieur à 504. Il ne peut donc aborder sereinement les élections locales avec une direction illégitime», souligne M. Belayat, qui évoque dans ce sillage une lettre adressée au président du FLN, Abdelaziz Bouteflika, qui est également président de la République, dans laquelle la direction unifiée lui avait demandé d’installer une direction transitoire.
«Nous avons dit qu’il y a nécessité impérieuse de changer la tête du FLN. Nous avons fait part de notre proposition d’une direction transitoire au chef de l’Etat dans laquelle il aura son représentant personnel», nous affirme Abderrahmane Belayat, pour lequel l’enjeu est d’une extrême importance.
«Il ne faut pas que le FLN perde les élections communales, comme il a perdu les législatives. Car, perdre les élections locales, c’est l’échec annoncé à la présidentielle pour le FLN», poursuit Belayat. Garder le parti avec le personnel dirigeant actuel, c’est le laisser aller droit au mur. «Le bureau politique est entaché d’illégitimité et Ould-Abbès est éclaboussé par le scandale de classement sur les listes électorales des dernières législatives. On a donc à la tête du FLN une direction chancelante, boiteuse et douteuse, incapable de faire mieux que de rééditer l’échec des dernières législatives», soutient le coordinateur de la direction unifiée.
Abderrahmane Belayat estime qu’il n’est pas question de laisser ce parti subir les choix dangereux d’une direction clandestine. «Nous avons la ferme volonté de libérer le parti», assure-t-il, assurant que le temps presse et que la présidentielle de 2019 pointe déjà à l’horizon. «Nous devons être prêts pour ce rendez-vous capital pour le pays», précise Abderrahmane Belayat, pour lequel le FLN devra, d’ailleurs, se préparer à tous les scénarios, même celui d’une présidentielle anticipée. «Le président de la République est malade. Tout le monde le sait. Il est possible qu’il décide d’organiser une présidentielle anticipée», souligne M. Belayat, qui attend ainsi que les changements attendus à la tête du FLN se concrétisent.
Hani Abdi
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