Henry Jackson Society : Riyad entretient des «liens évidents» avec l’extrémisme
Selon un nouveau rapport britannique, l’Arabie Saoudite est le premier pays promoteur de l’extrémisme islamiste en Grande-Bretagne. La Henry Jackson Society, qui a préparé ce rapport explosif, a clairement relevé l’existence d’un «lien clair et constant» entre les organisations islamistes avec Riyad, à travers notamment l’apport financier considérable provenant des caisses de certaines monarchies du Golfe. Une manne financière qui sert essentiellement à promouvoir les discours haineux et somme toute violents des prédicateurs extrémistes et des groupes djihadistes.
Ce même rapport indique, par ailleurs, qu’un certain nombre de monarchies du Golfe ainsi que l’Iran apportent un soutien financier considérable à des mosquées et des établissements d’enseignement islamique dirigés par des prédicateurs extrémistes, dont la première mission est d’assurer la vulgarisation à grande échelle d’une vision fondamentaliste de l’islam.
Ce groupe de réflexion spécialisé dans les questions de politique étrangère propose, dans la foulée, l’ouverture d’une enquête publique approfondie sur le rôle de l’Arabie Saoudite et d’autres pays du Golfe dans la promotion et le financement de l’extrémisme au Royaume-Uni.
Ceci étant, le timing de la publication de ce rapport mettrait inévitablement le gouvernement britannique dans une position intenable, en raison notamment de ses liens diplomatiques et économiques privilégiés avec les monarchies du Golfe, à leur tête l’Arabie Saoudite. Il intervient également à un moment sensible, coïncidant avec la campagne déclenchée par l’Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Egypte contre le Qatar, l’accusant de soutenir l’extrémisme. Une accusation qualifiée par le centre de réflexion Henry Jackson Society de «vulgaire hypocrisie».
Ces révélations coïncident également avec la réunion des ministres des Affaires étrangères des pays alliés, prévue ce mercredi au Caire, pour examiner l’éventualité de sanctions supplémentaires contre le Qatar, au moment où le ministre des Affaires étrangères qatari appelait, lors d’une conférence de presse qu’il a animée le même jour à partir de Londres, au «dialogue» pour résoudre la crise du Golfe.
Lors d’une intervention à la prestigieuse institution des études politiques internationales Chatham House, le chef de la diplomatie qatarie, Sheikh Mohammed bin Abdulrahman al-Thani, a, entre autres, qualifié le blocus imposé à son pays par l’Arabie Saoudite et ses alliés d’«agression» et d’«insulte».
De Londres, Boudjemaa Selimia
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