Ahmed Ouyahia s’attire les foudres d’Amnesty International
Les propos tenus le 8 juillet par Ahmed Ouyahia à l’égard des migrants subsahariens continuent de susciter de vives réactions de condamnation. L’organisation internationale de défenses des droits humains, Amnesty International, est aussi montée au créneau pour dénoncer les propos «choquants» et «scandaleux» du secrétaire général du RND.
Dans un communiqué rendu public cet après-midi, Amnesty a soutenu que «de tels propos alimentent le racisme et favorisent la discrimination et le rejet de ces personnes». «Nous rappelons à M. Ouyahia que ces personnes ont fui les guerres, la violence et la pauvreté. Elles sont venues en Algérie chercher la paix et la sécurité. Il est de notre responsabilité de les accueillir, conformément aux textes internationaux signés et ratifiés par l’Algérie», poursuit l’ONG britannique.
Ahmed Ouyahia, qui est également directeur de cabinet du président Bouteflika, a, rappelle-t-on, accusé samedi sur Ennahar TV les migrants clandestins d’être à l’origine de plusieurs fléaux. «Ces étrangers en séjour irrégulier sont source de crimes, de drogue et de plusieurs autres fléaux», a-t-il affirmé. «On ne dit pas aux autorités : jetez ces migrants à la mer ou au-delà des déserts. Mais le séjour en Algérie doit obéir à des règles. On ne laissera pas le peuple algérien souffrir de l’anarchie», a-t-il enchaîné. «Et quand on me parle de droits de l’Homme, je dis : nous sommes souverains chez nous», a encore martelé M. Ouyahia.
A rappeler que la déclaration de M. Ouyahia intervient au moment où le Premier ministre Abdelmadjid Teboune a annoncé la réglementation de la présence des migrants subsahariens en Algérie. Le ministère de l’Intérieur procède actuellement à travers les services de police et de gendarmerie au recensement de tous ces migrants. En outre, une loi sur l’asile est en cours d’élaboration par le ministère des Affaires étrangères.
Sadek Sahraoui
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