Ils oublient Tebboune
Par Kamel Moulfi – En fixant la réunion de la session ordinaire du comité central du FLN à la fin octobre pratiquement, c’est-à-dire dans plus de trois mois, son secrétaire général, Djamel Ould-Abbès, s’aménage un temps de répit suffisant pour «refroidir» l’ambiance survoltée dans ses rangs et préparer une riposte à ses adversaires dont le nombre a subitement augmenté après les élections législatives du 4 mai dernier. Il compte certainement sur les tendances opportunistes et les ambitions qui seront nourries par l’approche des élections locales. On sait que les APC et les APW sont considérées comme des tremplins par les militants qui attendent leur tour et nul doute qu’Ould-Abbès jouera sur ce registre pour neutraliser la contestation interne animée par les ténors qui considèrent, et n’hésitent pas à le dire, que les résultats des législatives ont été un échec. En attendant, il reste à son poste.
Le SG du RND, Ahmed Ouyahia, doit savourer sa «chance» de ne pas avoir de problèmes en «interne», du moins pour l’instant. Il s’est même permis le luxe de donner un prétexte à ses adversaires pour l’attaquer non pas sur le front des luttes intestines, mais dans l’opinion publique. Avec sa déclaration de caractérisation, jugée raciste, des migrants en Algérie, Ouyahia a pris le risque de voir son image ternie encore plus. Il sait, sans aucun doute, qu’il n’est pas perçu favorablement par un grand nombre d’Algériens, à cause de ses positions tranchées sur des problèmes sensibles, mais à cause aussi de ses contradictions flagrantes qui ne peuvent s’expliquer que par la volonté de se maintenir coûte que coûte dans le sérail, et donc dans la course à la présidentielle. Il pense que l’élection de 2019 à la magistrature suprême est enfin pour lui.
On le voit, les dirigeants des deux principales formations politiques de la majorité présidentielle sont plus préoccupés par leurs destins personnels au sein de la classe politique que par le soutien, qu’ils ne cessent pourtant de réitérer dans leurs discours, à l’action du gouvernement Tebboune chargé de la mise en œuvre du programme du Président. Ould-Abbès veut être celui qui désignera le candidat du FLN à l’élection du prochain Président et Ouyahia ambitionne d’être ce Président. Quant au reste de la classe politique, elle semble être là pour remplir des rôles de figuration ou, au mieux, servir d’appoint à l’un ou l’autre des deux camps.
K. M.
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