Le style Sellal ?
Par Kamel Moulfi – Les prochaines élections locales (APC et APW) prévues avant la fin de l’année sont-elles cruciales au point d’imposer à la classe politique, dans une atmosphère caniculaire, un agenda bien rempli qu’il faut rigoureusement respecter parce que le compte à rebours le dicte ?
La réponse peut être trouvée dans l’activisme fébrile des dirigeants des partis, qu’ils soient de la majorité présidentielle ou de l’opposition, ou même des petites formations qui ont l’air insignifiantes. Cet activisme est peu perceptible par les citoyens ordinaires qui ne s’attardent pas sur les comptes rendus des réunions de partis, surtout quand elles paraissent en décalage avec la morosité ambiante.
Mais c’est clair, les partis qui ont décidé de participer aux élections locales s’attellent dès maintenant à mettre en place leur dispositif électoral. Ils le font dans des conditions qui ne facilitent pas la tâche, en particulier quand il s’agit de passer à la confection des listes des candidats, après avoir définir les critères de candidature, c’est-à-dire la phase préalable où tout se joue, et les protagonistes des «luttes intestines» le savent très bien.
Que comptent faire les partis qui ont boycotté les élections législatives ? Vont-ils se lancer dans la bataille des koursis locaux ? Ou maintiendront-ils leur position de refus de participer aux joutes électorales ? On pense bien sûr à Ali Benflis ou à Soufiane Djilali qui se sont singularisés au sein de la Coordination de l’opposition en appelant à ne pas aller voter le 4 mai dernier alors que leurs alliés se sont empressés de tenter leurs chances pour être ensuite déçus par le peu de suffrages obtenus et indirectement désavoués par la grande partie de l’électorat qui a choisi l’abstention ce jour-là.
Comment se comportera le corps électoral en novembre ou décembre prochains, à l’occasion du renouvellement des APC et des APW ? Cette question doit certainement préoccuper les dirigeants des partis qui disposent finalement ni des capacités suffisantes pour le savoir ni des moyens d’influer sur ce comportement dès maintenant. A la différence du pouvoir qui a tous les leviers nécessaires pour peser sur l’opinion, pour peu qu’il soit servi par une bonne communication. C’est certainement le sens que prend la tournée – un peu à la Sellal – qu’effectue aujourd’hui le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, dans la wilaya d’Alger.
K. M.
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