Corps diplomatique : pourquoi Messahel va procéder à un remaniement
Abdelkader Messahel prouve que les quelques appréhensions qui ont accompagné sa désignation à la tête du ministère des Affaires étrangères n’avaient pas lieu d’être. Sitôt sa prise de fonction, il a placé à des postes stratégiques des diplomates chevronnés faisant un large consensus et ouvert le chantier de la refonte de l’organigramme du ministère.
Mais sa priorité a d’abord été de désigner des responsables à la tête de directions importantes et qui curieusement restaient jusque-là sans détenteurs. C’est ainsi que Mohammed Hanneche, ambassadeur-conseiller du temps de Ramtane Lamamra, hérite de la direction Europe. Il s’agit d’une juste récompense pour ce brillant diplomate qui maîtrise son sujet sur le bout des doigts. C’est aussi pour ses aptitudes connues et reconnues qu’Abderahmane Benguerrah a été chargé de donner un nouveau souffle à la direction Amérique qui n’avait pas aussi de chef…
Abdelkader Messahel, qui a sans doute à l’idée de tirer le maximum du potentiel de son département, a décidé de confier le poste de secrétaire général à Nouredine Ayadi, un autre vieux routier de la diplomatie algérienne et un passionné de l’Afrique. Le chef de la diplomatie algérienne a également eu l’idée lumineuse de rappeler Abdallah Baali de sa retraite pour le nommer ambassadeur-conseiller. M. Baali est actuellement considéré comme l’un des meilleurs connaisseurs de la politique des Etats-Unis, un pays avec lequel l’Algérie s’entend globalement bien et entretient une importante coopération sécuritaire. La décision d’Abdelkader Messahel de convaincre Abdallah Baali de reprendre du service a été applaudie par tous les connaisseurs de la politique extérieure de l’Algérie.
Pour mettre son département en ordre de bataille, Abdelkader Messahel prévoit également, affirment nos sources, de procéder, avec l’accord du président Bouteflika, à un mouvement diplomatique qui devrait rendre justice aux diplomates les plus méritants et les plus compétents. Malgré son attitude quelque peu débonnaire, le nouveau chef de la diplomatie est dit-on intransigeant, exigeant et un adepte de «l’homme qu’il faut à la place qu’il faut». Une nécessité, dit-on, si l’on veut que la diplomatie algérienne ait plus de punch et plus d’efficacité, surtout que les défis sont nombreux.
Sadek Sahraoui
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