Ce que pensent les médias étrangers du bras de fer Tebboune-Haddad
Le quotidien arabophone londonien Al Qods Al Arabi a titré «Le bras de fer entre le premier ministre et le chef des hommes d’affaires se transforme en énigme politique». Dans cet article, il est écrit que « les proches de Ali Haddad jurent de faire tomber Tebboune tandis que la presse étale ses scandales financiers pour le tuer politiquement».
Le journal s’interroge sur le soutien apporté par le patron de l’UGTA, Abdelmadjid Sidi Saïd, à Ali Haddad dans son bras de fer avec le Premier ministre, rappelant que le chef du syndicat «doit tout au pouvoir» et «a échappé à la prison dans l’affaire Khalifa en raison de ses liens étroits avec celui-ci».
Pour Al Qods Al Arabi, «si les tenants de ce bras de fer Tebboune-Haddad sont connus, les aboutissants le sont moins de même que les raison profondes», ce qui confère à cette crise un cachet énigmatique et suscite moult hypothèses.
Pour sa part, le Huffpost arabic s’interroge sur les raisons qui ont fait que le gouvernement s’est retourné contre les «businessmen» qu’il a contribué à enrichir.Dans un long article le site retrace la genèse de l’affaire, ce média donne la parole à l’économiste et ancien ministre de l’Economie, Mourad Benachenhou, qui affirme que les patrons ne peuvent pas s’attaquer au gouvernement parce que tout simplement «ils vivent des marchés publics qu’ils reçoivent de l’Etat et ne créent donc pas de richesses en soi». L’expert a ajouté que «l’Algérie ne dispose d’un secteur privé fort, tous puisent des caisses de l’Etat dans le cadre des appels d’offres et des crédits bancaires et ceci constitue un véritable problème pour la construction d’une économie nationale».
Par ailleurs, le Huffpost Arabic s’interroge pour qui roule Twitter en Algérie. Et pour cause, le site note qu’un hashtag intitulé «Tous_Tebboune» est lancé par des internautes afin de soutenir tout ce que fait le Premier ministre en considérant qu’il s’agit d’«une guerre contre les lobbys de l’argent sale».
Pour le site Mediaterranée, le Premier ministre avait promis, entre autre, de déconnecter l’argent de la politique. Sous le titre « Algérie : ce premier ministre qui veut faire plier les oligarques… », le média électronique note que « de ce rêve, aussi fragile soit-il, à la réalité, il y a désormais quelques indices dont on peut se réjouir. A commencer par la charge contre le patron des patrons, magnat des BTP au bras long, dit-on, sur la scène politique, faiseurs de rois et donneur de leçons ».
«Les Algériens ne sont pas dupes, qui voient circuler trop d’argent, trop d’argent sale, des fortunes express inexpliquées, indécentes, une économie parallèle qui fait le bonheur de bataillons d’affairistes véreux et autres importateurs sans scrupules, qui surfacturent et excellent dans l’évasion fiscale», souligne Mediaterranée.
Ramdane Yacine
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