Le prix du pétrole chute à deux jours de la réunion de l’Opep
Le marché du pétrole perd la boussole ces dernières semaines, dérouté par la crise des pays du Golfe qui reste sans issue pour le moment. Ainsi, malgré la stricte application des quotas de réduction de la production par les pays membres de l’Opep et l’augmentation de la demande mondiale et la baisse des stocks stratégiques américains, le prix de l’or noir continue sa dégringolade.
Ainsi, le baril de «Light Sweet Crude» (WTI), référence américaine du brut, a reculé ce vendredi de 30 cents pour s’établir à 46,62 dollars sur l’échéance de septembre. Cette baisse est, selon les spécialistes, liée aux inquiétudes sur le niveau de production de l’Opep, à l’approche de réunions de l’Organisation et de ses partenaires dans un contexte de grave crise entre des pays du Golfe.
«Le marché est passé sous pression au moment où un rapport est paru indiquant que la production de l’Opep devrait progresser en juillet par rapport à juin», a mis en avant un analyste de Lipow Oil Associates. Ainsi, le marché reste très sensible aux évolutions de la situation entre l’Arabie Saoudite, les Emirats, Bahreïn, qui sont en conflit avec le Qatar, tous membres de l’Opep. Les yeux sont déjà braqués vers deux réunions à Saint-Pétersbourg, l’une plus technique samedi, l’autre au niveau ministériel lundi, de représentants de pays de l’Opep et d’autres producteurs dont la Russie. Le but de ces deux rendez-vous est pourtant de poursuivre la concertation. C’est d’analyser l’offre et la demande et de faire des recommandations pour le prochain sommet de l’Opep plus tard dans l’année. Autrement dit, c’est juste une réunion préparatoire pour le prochain sommet.
Mais des spéculations ont émergé selon lesquelles l’Arabie Saoudite pourrait vouloir réduire davantage sa production de façon unilatérale mais nous considérons cela très peu probable. Le marché est donc fortement impacté par la crise du Golfe. Mais pas seulement. Il y a aussi le problème de la Libye et du Nigeria, jusque-là exemptés des limitations de la production. Ces deux pays ont conséquemment augmenté leur production, au point de contrecarrer en partie les limitations des autres pays.
A 46 dollars, l’Algérie verrait son déficit se creuser davantage et ses difficultés financières s’accentuer, car la loi de finances 2017 a été élaborée sur la base d’un prix moyen du pétrole de l’ordre de 50 dollars.
Hani Abdi
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