Incendies : graves accusations contre la Direction générale des forêts
Les derniers feux de forêts qui ont affecté plusieurs wilayas du pays continuent de faire couler beaucoup d’encre. Le média qatari Al-Jazeera s’y intéresse et fait parler le président de la Fédération nationale des éleveurs (FNE), Mohamed Boukarabila, qui porte des accusations à peine voilées contre de la Direction générale des forêts, qui traiterait avec des entrepreneurs véreux en usant de ses prérogatives lui permettant d’engager des projets.
«Le rôle des Conservations des forêts a énormément reculé dans la protection des réserves forestières. Cela depuis qu’on leur a donné les prérogatives leur permettant de démarcher et de lancer des projets. Leurs responsables entretiennent ainsi des relations avec des entrepreneurs, des hommes d’affaires et des investisseurs», souligne M. Boukarabila, qui laisse entendre que les incendies de forêts pourraient servir bien des intérêts.
«N’importe qui construit, investit et explore dans les forêts», fulmine le président de la FNE. Aussi, il évoque les reliefs montagneux difficiles. «Les forêts algériennes sont très denses et ont besoin d’un système de protection particulier, comme c’était le cas dans les années 1960 et 1970», relève-t-il, considérant que «le système de protection actuellement en vigueur n’est pas efficace». M. Boukarabila dénonce le renoncement aux gardiens saisonniers que les APC engageaient durant l’été dans les années 1960 et 1970.
Le même média cite un expert économique, Kamel Rezigue, en l’occurrence, selon lequel «les dispositions prises par le gouvernement pour prévenir les feux de forêt sont en deçà des exigences en la matière». Sur un autre volet, cet expert considère que l’indemnisation par l’Etat des agriculteurs affectés par les incendies n’ayant pas souscrit une assurance contre les catastrophes naturelles «s’inscrit en droite ligne de la politique du gouvernement visant à acheter la paix sociale». M. Rezigue estime que, certes, la forte chaleur constituerait la principale cause des incendies de forêts. Mais il n’exclut pas l’existence d’actes criminels visant à créer un climat de panique et de colère au sein des populations et porter atteinte à la stabilité du pays. Il fait référence à des «plans» de déstabilisation concoctés à l’étranger «pour faire payer à l’Algérie ses positions politiques dans de nombreux dossiers et conflits régionaux».
Hani Abdi
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