Le coup d’Etat contre le roi d’Arabie Saoudite a-t-il déjà eu lieu ?
La révolution de sérail en Arabie Saoudite semble aller plus vite qu’on le prédisait. Le jeune prince Mohammed Ben Salmane, nommé le mois dernier héritier du trône, a pris lundi «temporairement» les rênes du pouvoir en l’absence de son père, parti en visite privée au Maroc. Par décret, le roi Salmane a chargé son fils Mohammed, 31 ans, de «gérer les affaires de l’Etat et de défendre les intérêts du peuple» durant sa «visite privée» à l’étranger, a rapporté l’agence de presse officielle saoudienne SPA.
Les soupçons d’un renversement imminent ont commencé à prendre une envergure sérieuse après les informations reprises par des médias américains il y a une semaine, soutenant que le très ambitieux Mohammed Ben Salmane échafaudait un plan pour renverser son père avec l’aide de Donald Trump. D’après la même source, la Maison-Blanche ne verrait pas d’un mauvais œil l’arrivée au pouvoir de ce jeune prince qui épouse complètement la politique proche-orientale de la nouvelle Administration américaine et qui, en outre, offre l’avantage d’avoir le souci de rajeunir complètement l’établissement saoudien qui est actuellement pris en otage par un pouvoir gérontocrate et se trouve compromis avec les hauts dignitaires religieux du pays dont la seule raison d’être est de maintenir l’Arabie Saoudite au «moyen-âge».
D’autres rumeurs laissaient dire ces derniers jours que le prince Mohammed s’apprêterait à déclarer «un état d’incapacité physique» de son père, après de multiples absences remarquées ces dernières semaines à quelques événements internationaux importants.
La visite de Trump en Arabie Saoudite, en mai dernier, pour présider un sommet Etats-Unis-monde musulman, avait donné un coup d’accélérateur à cette intronisation en marche du jeune prince qui a ravi la vedette à son père lors des travaux de ce sommet. Le grand virage se fera avec l’annonce, début juin, de la rupture des relations diplomatique avec le Qatar, sur instigation du prince Mohammed Ben Salmane.
A la tête d’une alliance de cinq pays arabes, Riyad accuse Doha de soutenir le terrorisme et mène, par interposition, la guerre à Téhéran. Appliquant ouvertement l’agenda américain, le nouvel homme fort de Riyad s’attaque dans la foulée à tous les mouvements de résistance contre l’occupation israélienne, dont le Hezbollah et le Hamas, classés désormais comme des organisations terroristes.
R. Mahmoudi
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