Mokrane Aït Larbi dénonce les poursuites judiciaires contre des militants du RPK
L’avocat et militant des droits de l’homme Mokrane Aït Larbi s’élève contre le procès intenté à deux militant fondateurs du Rassemblement pour la Kabylie (RPK), un mouvement non agréé qui lutte pour un statut particulier pour la Kabylie.
«Pour avoir participé à une rencontre organisée dans une propriété privée, deux membres fondateurs du RPK sont poursuivis en justice pour «attroupement». Or, on n’a pas besoin d’être officier de la police judiciaire ou procureur de la République pour savoir que l’attroupement, comme toute autre infraction pénale, est défini par le Code pénal. Selon l’article 97 de ce code, «est interdit sur la voie publique ou dans un lieu public… tout attroupement non armé qui peut troubler la tranquillité publique». «Donc on ne peut en aucun cas (sauf peut-être en Corée du Nord) qualifier d’attroupement une rencontre tenue dans un lieu privé», dénonce maître Aït Larbi, qui y voit une atteinte à la liberté individuelle et collective. «D’ailleurs, selon le même article, même sur la voie et le lieu publics, seul un attroupement qui peut troubler la tranquillité publique est interdit», poursuit cet avocat qui invite ainsi le parquet, au nom de la loi et des droits de l’homme, de «classer cette affaire sans suite».
«Je soutiens Tahar Khouas et Ahmed Sadi dans cette épreuve et me déclare disponible, comme je l’ai toujours été pour les causes pacifiques, à assurer leur défense devant le tribunal», affirme Mokrane Aït Larbi, qui a déjà eu à dénoncer la répression à Aokas, la semaine dernière, à cause d’un café littéraire organisé par une association locale. «Pour éviter tout amalgame, je rappelle mon soutien actif aux militants persécutés de tout mouvement pacifique, sans distinction aucune», précise cet avocat, pour lequel la liberté de parole et d’action pacifique, telle que consacrée par la Constitution, doit être respectée.
Hani Abdi
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