Tendance hégémonique
Par Kamel Moulfi – Le secrétaire général du FLN, Djamel Ould-Abbès, a-t-il choisi de profiter du silence des autres acteurs majeurs de la scène politique nationale pour annoncer la couleur à propos du rôle de l’ex-parti unique dans l’immédiat et en perspective de l’échéance présidentielle de 2019 ? L’occasion lui est donnée par les préparatifs des élections qui se tiendront avant la fin de l’année pour le renouvellement des Assemblées populaires communales et de wilaya.
Comme avant les législatives du 4 mai dernier, Djamel Ould-Abbès a placé très haut la barre de ses ambitions : donner au FLN un nombre de communes et de wilayas qui lui assure le contrôle des assemblées élues sur presque tout le territoire national. C’est, pense-t-il, indispensable pour la stabilité du pays quand arrivera le moment de l’élection du président de la République. Il devra au préalable affronter l’épreuve de la confection des listes de candidats qui ressemble à un éternel recommencement pour ceux qui ont eu à diriger le FLN ces dernières années.
Ould-Abbès qui connaît autant que ses adversaires-contestataires, sinon mieux qu’eux, les multiples manœuvres à effectuer pour sortir indemne de cette étape, n’ignore pas que les élections locales de cette fin d’année seront le socle de la présidentielle qui aura lieu dans moins de deux ans.
Les échos rapportés par les médias des déclarations faites par le secrétaire général du FLN, hier à Bouira, indiquent une forte volonté de l’ex-parti unique d’être le pivot de la majorité présidentielle et l’arbitre des conflits qui pourraient la secouer, comme celui qui oppose le Premier ministre à ses partenaires, Sidi Saïd et Haddad, (dirigeants respectifs de l’UGTA et du FCE).
Ould-Abbès a laissé entendre que le nouveau rôle qu’il prépare pour le FLN exige le renouvellement, voire le rajeunissement de ses instances. Comment vont réagir ceux qui seront écartés du comité central ? Vont-ils renforcer les rangs, dispersés, des «redresseurs» qui se sont faits discrets ces derniers temps ? Et les alliés du FLN – le plus important, le RND d’Ahmed Ouyahia, mais aussi les petits partis «satellites» comme le MPA ou Tadj – quelle sera leur réaction face à ce qui peut être perçu comme un retour aux tendances hégémoniques de l’ex-parti unique ?
K. M.
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