Montage automobile : la facture élevée du CKD
Pour la première fois depuis le lancement des unités de montage automobile, les services des Douanes donnent la facture des collections CKD importées par les concessionnaires.
Ainsi, le CKD a coûté à l’Etat 540 millions de dollars au 1er semestre 2017 contre 268 millions de dollars au même semestre 2016. Un montant jugé élevé par les spécialistes automobiles. Les kits destinés au montage ou boulonnage automobile s’avèrent ainsi très coûteux pour le Trésor public en monnaie sonnante et trébuchante. Les importations de véhicules finis se sont établies à 111,33 millions de dollars, ce qui représente un cinquième des importations automobiles qui sont de 651 millions de dollars au 1er semestre 2017 contre 650,5 millions de dollars au même semestre 2016.
Les importations des véhicules de tourisme par les concessionnaires ont connu un recul substantiel au cours du 1er semestre 2017, de l’ordre de 71% en termes de valeur et de plus de 78% en termes de nombre. La facture élevée des collections CKD corrobore ainsi les déclarations récentes du ministre de l’Industrie selon lequel le montage automobile est une forme d’importation déguisée de véhicules. C’est dans cet esprit que son département élabore un nouveau cahier des charges qui permettra une meilleure intégration et un accompagnement pour la constitution de réseaux de sous-traitance et de fabrication de pièces de rechange.
Il est à souligner que le ministère de l’Industrie a gelé les études des nouveaux projets de montage automobile. Le ministre de l’Industrie avait annoncé «une révision de la réglementation de cette activité». «L’évaluation de la filière du montage de véhicules a fait ressortir qu’il existe une forme d’exportation déguisée et que le taux d’intégration nationale n’a pas atteint l’objectif escompté», avait indiqué Bedda dont le département a fait état d’une «évaluation préliminaire» effectuée par son département ministériel concernant cette activité.
Cette première évaluation a relevé plusieurs dysfonctionnements dont le prix exorbitant des véhicules par rapport aux années précédentes. Aussi, selon lui, le Trésor avait des manques à gagner outre le fait que les projets actuels de montage de véhicules n’avaient pas réussi à créer le nombre d’emplois fixé. «Il est nécessaire de mettre un terme au mode actuel de production dans ce secteur, étant donné que la majorité des entreprises de montage de véhicules n’ont pas atteint les objectifs assignés, notamment en matière d’intégration nationale», a-t-il insisté, précisant que «ce constat ne signifie aucunement l’abandon de la filière de l’automobile qui demeure essentielle pour le secteur».
Hani Abdi
Comment (6)