Israël empoisonne les enfants palestiniens avec du chocolat
En vacances il y a quelques mois en Israël, une Française a posté une vidéo sur les réseaux sociaux pour témoigner des horreurs que fait subir l’Etat hébreu aux enfants palestiniens. Révoltée, elle déclare par exemple qu’Israël assassine des enfants palestiniens à proximité des colonies israéliennes en distribuant du chocolat empoisonné. Le fait de toucher ces tablettes conduit à la mort. Selon elle, les Israéliens ne sont pas à leur premier essai pour tuer et castrer les enfants afin d’éradiquer les futures générations.
La touriste témoigne à ce propos qu’Israël a abondamment largué des substances toxiques sur les villages de Burin, Iraq Burin et Madama, à Naplouse, en février dernier. Elle profite de l’occasion pour énumérer toutes les atrocités dont est victime la population palestinienne : empoisonnement des puits et du bétail, produits toxiques et pesticides sur les terres et les récoltes… Comme elle le dit si justement, «ils innovent dans la barbarie».
Aussitôt le sinistre projet de Tel-Aviv divulgué, les responsables locaux palestiniens, indique-t-elle, ont «averti par le biais des haut-parleurs des mosquées les habitants du village pour qu’ils ne touchent pas ces morceaux suspectés d’être toxiques et dont l’origine est encore inconnue».
Il s’agit là d’une abomination de plus à ajouter à la longue liste des exactions israéliennes dont le gouvernement ne lésine sur aucun moyen pour exterminer la population palestinienne en commençant par les plus jeunes.
D’autres sources indiquent que les colis largués ne sont pas des tablettes de chocolat mais des remèdes toxiques. Il s’agit de doses de vaccin antirabique mélangées à de l’alimentation, un procédé connu et utilisé dans des nombreux pays pour éradiquer la rage dont les renards (plus précisément le renard roux Vulpes vulpes) sont l’un des principaux réservoirs et vecteurs de cette maladie potentiellement mortelle.
Mais les plaquettes trouvées n’expliquent pas comment ni pourquoi elles sont arrivées dans ces villages palestiniens, exposant leurs habitants, en particulier leurs enfants, mais aussi leurs animaux domestiques, à des risques sanitaires sérieux. Ce qui revient, dans tous les cas, à une tentative d’assassinat.
Le vaccin est du modèle Sag2 : il s’agit d’un produit des laboratoires vétérinaires Virbac, une entreprise française dont le siège est à côté de Nice.«Le Sag2, comme d’autres vaccins destinés à immuniser des animaux sauvages contre la rage, est conçu pour être utilisé dans des campagnes de masse : par voie aérienne on répand en rase campagne, en évitant évidemment l’habitat humain, des milliers et des milliers de sachets sur les zones où le renard infecté par le virus de la rage est abondant. Chaque sachet est formé d’un appât alimentaire à l’intérieur duquel on a fourré la substance vaccinale», affirme la même source.
Mais personne, en tout cas pas les Palestiniens, n’a connaissance d’une campagne aérienne analogue dans la région et encore moins avec le vaccin Sag2 de Virbac. Israël a bien fait état d’une campagne avec un produit analogue, le Raboval de l’entreprise française Merial, mais c’était il y a quinze ans. L’épandage de Sag2 n’avait donc rien d’innocent.
Une correspondante de l’organisation International Solidarity Movement (ISM), qui s’est rendue sur place à l’époque des faits, rapporte l’émotion des habitants du village et leur conviction que les sachets ne sont pas tombés du ciel par hasard, mais par malveillance. Ils rappellent de ce point de vue que leurs villages sont encerclés par des colonies juives parmi les plus fanatiques, responsables d’innombrables agressions contre la population indigène de Palestine. Il s’agit notamment des colonies d’Itamar et Yitzhar, cette dernière venant d’ailleurs tout juste d’être «légalisée» par le gouvernement d’occupation.
Sadek Sahraoui
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