Révélations d’un diplomate tunisien sur un plan américain contre l’Algérie
L’ancien ambassadeur de Tunisie aux Etats-Unis puis en Algérie, Mohamed-Nejib Hachana, a révélé l’existence d’un complot visant à déstabiliser à terme l’Algérie et appelé les autres pays de la région à coopérer sur le plan militaire et sécuritaire avec l’Algérie afin de le déjouer.
Interrogé par une chaîne de télévision tunisienne à propos de l’existence réelle ou supposée d’un complot contre l’Algérie et dont la Tunisie serait la porte d’entrée, Mohamed-Nejib Hachana considère que «même si sur le plan officiel nul ne peut dire cela, mais il y a une appréhension et une incertitude».
L’ambassadeur a révélé que lors de la présentation de ses lettres de créances à Abdelaziz Bouteflika, contrairement à ses collègues, son audience a duré 3 heures et demie durant lesquelles il a eu avec le Président une longue discussion qui a touché toutes les questions. Il a ajouté que le président Bouteflika l’interrogeait, mais l’écoutait plus qu’il ne parlait.
Le diplomate a également évoqué une question que lui avait posée le président Bouteflika sur la vision des Américains et de Washington sur les présidents, notamment arabes. A ce propos, M. Hachana dit avoir répondu que partant de son expérience des Américains, «Washington considère que tout Président doit partir dès lors que sa mission est terminée».
Revenant à la théorie du complot visant l’Algérie, M. Hachana dit que c’est une réalité : «Il existe réellement un plan, mais qui n’est pas prévu pour tout de suite.» Et le diplomate d’ajouter que «l’Algérie est forte et ne tombera pas dans ce piège ; elle a ses hommes et ses forces intrinsèques et elle saura éviter ce piège».
L’ancien ambassadeur prévient tout de même que s’il arrivait malheur à l’Algérie, «la région toute entière sombrerait dans le chaos». «L’Algérie est le pilier de la stabilité dans notre région», a-t-il dit, avant de plaider pour «une vraie et sincère coopération avec l’Algérie, spécialement dans le domaine sécuritaire et militaire, de la Tunisie mais aussi du reste des pays maghrébins». «C’est important et déterminant pour notre stabilité et notre devenir» a-t-il conclu.
Rappelons que le diplomate avait révélé en 2016 que les Etats-Unis avaient expressément demandé aux autorités tunisiennes, sous le régime de Ben Ali, d’avoir une base militaire dans le pays dans les années 1990, mais cette requête a été catégoriquement rejetée.
Ramdane Yacine
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