Le rapatriement du corps d’un soldat français suscite la colère des Algériens
La presse française vient de révéler le rapatriement du corps d’un soldat français mort et inhumé en Algérie en 1956. Le soldat recevra les honneurs militaires lors de ses obsèques officielles samedi dans les Pyrénées-Orientales, rapporte l’agence française AFP.
Les mêmes sources ajoutent que l’accord des autorités algériennes de rapatrier la dépouille a été obtenu en juin dernier. Cette première initiative incite les Français à poursuivre leur pression pour rapatrier les 400 dépouilles de soldats inhumés en Algérie pendant la Guerre de libération nationale. Mais de nombreux Algériens n’ont pas accepté cette humiliation, en reprochant vivement au gouvernement algérien de n’avoir pas essayé d’exiger, en contrepartie, le rapatriement des ossements de quelque 36 résistants algériens de la révolte de Zaatcha (1848) séquestrés à ce jour au Musée de l’Homme à Paris, et qui était pourtant l’objet d’ardentes négociations entre le ministère des Moudjahidine et les autorités françaises.
Les réactions foisonnent sur la Toile pour dénoncer ce laxisme des autorités algériennes. Un internaute indigné s’interroge sur son blog : «Eux, ils ont rapatrié les restes de leur soldat et vont l’honorer et, nous, quand allons-nous rapatrier les crânes de nos héros résistants ? Pourquoi les autorités n’ont-elles pas exigé l’échange ? La France n’accepte pas de laisser les restes de ses enfants sur la terre algérienne, et en même temps continue à garder une partie de l’histoire et de la mémoire de notre pays dans ses musées et les expose aux visiteurs. Quelle honte !» s’insurge le blogueur.
Sur le même ton, un autre cyberactiviste se demande qui a pris la décision d’autoriser le rapatriement du corps du soldat français alors que les crânes de nos résistants sont encore au Musées de l’Homme à Paris dans un état intact, avec toutes leurs dents !» Pour un troisième, l’Algérie vient de rater une chance inouïe de régler définitivement ce litige lié à une vieille revendication de rapatrier les ossements de nos anciens combattants et ainsi que les archives.
R. Mahmoudi
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