Ali Haddad : «Je ne suis pas un prédateur des richesses nationales»
C’est à travers un communiqué détaillé publié dans la presse que le président-directeur général du groupe ETRHB-Haddad décide de répondre à ce qu’il qualifie de «campagne hostile» dont il avait fait l’objet récemment. Ali Haddad, également président du Forum des chefs d’entreprise, refuse ainsi de se taire face à cette campagne «d’une violence et d’une férocité inouïes qui, légitimement, appelle à des questionnements sur ses objectifs réels».
Pour le patron de l’ETRHB-Haddad, «cette soudaine coordination des agressions suggère une préméditation de l’acte». «Il est dans toutes les mémoires que les premières attaques sont intervenues suite à mes prises de position, à l’occasion de rendez-vous importants dans la vie de notre pays que, du reste, j’assume avec conviction. Ces attaques sont devenues plus régulières et non moins virulentes depuis mon élection à la tête du FCE qui, pourtant, a eu lieu dans une totale transparence et à l’unanimité des voix. La dernière forme d’expression de la campagne de dénigrement à mon endroit s’est basée sur des arguments fallacieux autour des mises en demeure adressées au groupe ETRHB», a souligné Ali Haddad qui s’étonne devant le tapage médiatique fait autour de ces mises en demeure.
«En dépit du caractère ordinaire et usuel de cette procédure entre un maître d’ouvrage et une entreprise de réalisation, des milieux malveillants s’en sont saisis pour construire des scénarios invraisemblables tendant à une désinformation délibérée de l’opinion. En effet, des milieux agissant dans l’ombre ont pris ce prétexte des mises en demeure, dont ont été pourtant destinataires plusieurs autres entreprises aussi bien publiques, privées qu’étrangères, pour ne cibler que le groupe ETRHB d’une manière outrageusement sélective, alimentés par des “fuites” organisées par presse interposée et relayés par des réseaux diversement intéressés pour engager une formidable machine de propagande qui s’acharne à me présenter comme étant un prédateur des richesses nationales», a-t-il poursuivi en apportant, chiffres à l’appui, la preuve du contraire.
Ainsi, il assure que sur un total de 52 mises en demeure adressées par les maîtres d’ouvrage relevant du ministère des Transports et des Travaux publics, l’ETRHB n’est concernée que par 8 d’entre elles en qualité de seul détenteur du projet et une en qualité de chef de file de groupement». «Les 6 autres mises en demeure ne nous concernent qu’en qualité de membre de groupement. Les réponses, par voie de presse, aux mises en demeure dont a été destinataire le groupe ETRHB et qui étaient pourtant suffisamment claires pour démontrer leur non-fondé n’ont pas empêché ces milieux de continuer à manipuler l’opinion sur d’autres aspects tels que l’obtention en mode gré à gré de marchés et d’avoir bénéficié d’avances sur marchés d’un montant équivalant à 1 milliard de dollars (110 milliards de dinars)», a encore dénoncé Ali Haddad pour qui «l’opinion est en droit de prendre connaissance de certaines vérités pour avoir sa propre idée et réaliser l’ampleur de la manipulation dont elle est l’objet et l’enjeu».
Son groupe ETRHB n’a jamais obtenu de marchés de gré à gré. Il assure que son groupe ETRHB «a toujours participé, dans la transparence et dans le strict respect des règles de la concurrence, dans des appels d’offres nationaux et internationaux aux côtés d’entreprises publiques et étrangères et (que) les marchés obtenus ne l’ont été que grâce à des offres techniques et financières compétitives, jamais remises en cause par ses concurrents directs, entreprises publiques soient-elles ou étrangères».
Dans sa mise au point, Ali Haddad fournit beaucoup de chiffres, de montants et de détails relatifs aux projets que son groupe a obtenu depuis 2010, démentant ainsi «les allégations colportées et présentées de manière vicieuse et tendancieuse par des milieux malintentionnés. Ainsi, il indique que «le groupe ETRHB n’a réellement perçu, durant la période de 2010 à 2017, qu’un montant cumulé de 57 milliards de dinars, comme avances forfaitaires sur des projets effectivement engagés, contre un dépôt de cautions de garantie de l’ordre de 11 milliards de dinars sur ses fonds propres, cela conformément au code des marchés publics. Aussi, sur les 57 milliards de dinars perçus, le groupe ETRHB a déjà remboursé 32 milliards de dinars et payé 14 milliards de dinars en frais financiers sur la même période. Le groupe ETRHB a participé à l’emprunt national levé par le gouvernement en 2016 avec une souscription de 4,5 milliards de dinars». «Le groupe ETRHB détient près de 62 milliards de dinars de créances auprès des maîtres d’ouvrage pour retards de paiements de travaux ; une situation que le groupe a, jusqu’à présent, géré sereinement, malgré ses lourdes conséquences en frais financiers», a-t-il précisé.
Cette mise au point intervient une semaine après la tenue d’une tripartite avec le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, à laquelle Ali Haddad a participé.
Hani Abdi
Comment (122)