Adorateurs de pieds

Ballon pieds
Le joueur de football Neymar accueilli comme un prophète à Paris. D. R.

Par M. Aït Amara – Une nouvelle religion s’est répandue en Occident devenu la terre des adorateurs de pieds. Le transfert médiatisé à outrance d’un joueur de football de l’Espagne vers la France a donné lieu à une grande fête célébrant la venue du Messie. Fini Noël, l’Epiphanie, les Pâques, l’Ascension, la Pentecôte et les fêtes des saints. Le mystère de l’Incarnation a été levé et les Français ont trouvé leur salut dans un manieur de balle ronde né au Brésil. Jésus-Neymar est désormais parmi eux et tous leurs maux vont cesser au bout de simples coups de pied et de tête dans un fétiche objet rond en cuir.

C’est, du moins, ce que les tenants du grand business extrêmement lucratif du football et des médias veulent leur faire croire. C’est à un véritable endoctrinement que les Parisiens ont eu droit durant ces dernières semaines. Le modus operandi a suivi un cheminement calculé au millimètre près, fait de suspense, de bribes d’informations savamment distillées au compte-gouttes pour tenir les mordus de la balle ronde en haleine et faire durer le plaisir, jusqu’à l’annonce en grande pompe de l’arrivée de Jésus de Sao Paulo à Lutèce.

Le football est devenu la religion de l’extrême par excellence. Créé par les Anglais, il est devenu, au fil des ans, une véritable doctrine avec son clergé, ses pasteurs et ses adorateurs, le tout tournant autour du dieu argent.

A Paris, le nouveau rédempteur aura pour mission – en apparence – de procurer un plaisir épicurien aux gens mais – en réalité – d’ankyloser les neurones et d’emprisonner l’intelligence dans un ballon et une lucarne, tandis que les caisses du nouvel empire se rempliront encore et encore.

Le monde est devenu ainsi : le sens des priorités a été inversé par la machine broyeuse de la propagande, et la jouissance a pris le dessus sur l’effort. Quelques danses sur un terrain gazonné rapportent plus que d’éreintants efforts pour le salut d’une humanité qui court à sa perte : pénurie d’eau, maladies invaincues, pollution…

Les mages dribbleurs marquent des points et les moutons de Panurge bêlent. N’est-il pas temps que cela change ? Le monde ne s’en portera que mieux.

M. A.-A. 

Comment (10)

    الهوارية في كندا
    7 août 2017 - 3 h 46 min

    Adorateurs des pieds et des f.., …..
    c’est eux qui apportent la misère dans ce Monde

    MELLO
    6 août 2017 - 16 h 59 min

    Témoignage:
    A l’occasion des portes ouvertes organisées par la gendarmerie à Tizi ouzou, j’ai assisté à quelques conversations et autres débats chauds entre citoyens qui ne sont ni des professionnels ni…Sur la JSK, Hannachi, le MCA ,l’EN, Mehraz, Zidane et le futur entraîneur national, les conversations étaient longues, dépassionnées avec un haut degré de connaissances, avec des analyses et des réflexions que seuls les spécialistes formés dans les grandes universités peuvent avoir…J’ai noté également que ces conversations sportives les ont plus rapproché les uns des autres que divisé…
    Plus loin, dans un autre stand, sur les sujets d’actualité, sur Rebrab, le général Medienne, la maladie du président, la succession de Bouteflika, la réouverture des brigades de la gendarmerie, Al Khabar, Anis Rahmani, le FFS, le RCD…les conversations étaient très courtes, superficielles et pleines d’insultes et d’accusations…On analyse souvent le football comme source de plaisir, de socialisation, d’apprentissage de règles et de lois, et de respect de l’autre. De nombreux sociologues et philosophes n’hésitent pas à attribuer au football des qualités formidables, sans signaler toutefois ce qui constitue son paradoxe central dans certains pays comme le notre : c’est aussi une industrie reposant sur de sales affaires qui lient étroitement la pègre au milieu « boulitique national », doublé d’un sentiment localiste, régionaliste et nationaliste, subtilement exploité par les clans qui s’affrontent au sommet de l’Etat pour la conquête du pouvoir. Invité à donner son avis à la suite de ce tragique événement qui a outré toute la Kabylie, Hannachi, comme à son accoutumé, pointe du doigt l’arbitre en l’accusant d’être le seul responsable de la mort du joueur camerounais. Rien que cela ! Que fait Hannachi à la tête de l’un des clubs les plus prestigieux d’Afrique ? Quel est son apport dans le développement du sport en Algérie d’une façon générale, et en Kabylie d’une façon particulière ? Comment un chef de parc à AZZEFOUN devient-il du jour au lendemain le président d’un club algérois tout aussi prestigieux que celui de la JSK, du Mouloudia D’Alger ou du CSC ? Quelle est sa relation avec le sport et le foot ? Qu’en est-il des autres présidents dont la seule passion pour le sport se résume à ramasser le maximum d’argent et de servir la politique populiste du régime ?

    Bison
    6 août 2017 - 13 h 45 min

    Adorateurs de pieds! Nouvelle religion en occident! Des nouvelles religions l’Occident n’a pas le monopole! Entre les adorateurs de pieds en occident et les adorateurs de Sayed kotob et autres star de films ou de chants egyptiens et turques en orient ( et donc chez nous même) où est le juste milieu)!??
    Juste que’_on occident on est cohérent en revanche en orient on est écartelé par les contradictions! En occident l’abrutissement a des limites, un seuil inférieur a ne pas descendre, en orient on a le même seuil mais a ne pas monter ! La preuve!!??
    En occident l’argent est roi! Mais c’est pas tout, en orient si! Le Qatar paie 200 millions pour acheter ce joueur et le faire jouer dans capitale des lumières ! Combien ça aurait coûté au même Qatar pour lui faire accepter de jouer dans un club qatari au Qatar ( un pays qui est loin d’être un gourbi)!? 10 fois plus!?? Et combien ça aurait coûté a l’Algérie pour le faire jouer dans le « meilleur club algérien » 100 fois plus ( et encore je ne pense pas qu’il vienne avant sa retraite en occident)!!
    Les qatari investissent dans un joueur des millions pour se faire des milliard en pub et produits dérivés,… Les parisiens et les occidentaux « adorent » naymar ( ou autres que lui) et s’identifient en un joueur qui gagne et qui donne envie de gagner ( y compris sa santé), en orient et chez nous donc, on a nos nouvelles religions ( pas moins abrutissants) qu’on pratique ouvertement et au quotidien et ajouter à ça on pratique celle de l’Occident ( qu’on critique en publique) qu’on pratique en privé ( voire au fond de soi pour les plus prudent) ! ! Moralité de l’histoire, comment se fait il que l’ occident en s’abrutissant de la sirte continue a dépasser l’Orient et a des années lumières, comment expliquer que l’_occident avec toutes ses _ »tares » qu’on lui trouve, nous attire, nous fascine, nous fait rêver, fantasmer,…et l’inverse n’est pas valable!! L’Orient avec avec toutes ses vertus ne fascine plus personne sinon intriguer tout le monde ( qu’avec tous ses richesses naturelles il s’enfonce de jour en jour dans un abîme qui semble sans fond)!

    Beka
    6 août 2017 - 11 h 35 min

    une operation politico mediatique destine a monter qu il est credible et croule sous les millards pour pour se faire une pub a 200 m$ ( on peut acheter qui on veut )et garder l’ organisation de la coupe du monde

      Beka
      6 août 2017 - 12 h 34 min

      Operation du quatar bien sur

    Dinelbeqq
    6 août 2017 - 11 h 21 min

    Salut Abou Stroff !… Le football est la représentation symbolique du capitalisme. Ce n’est pas par hasard qu’il est né vers la fin du 19ème siècle, époque de la consolidation de l’idéologie capitaliste. L’idéologie capitaliste dit à peu près “que le meilleur gagne !” et c’est exactement ce que le football vient renforcer dans les esprits : le terrain de jeu est absolument nivelé, divisé en deux et le match divisé en deux demi-temps de façon qu’aucune équipe ne puisse se plaindre que le soleil ou la lumière la gênait. Les deux équipes ont le même nombre de joueurs, mêmes uniformes, etc, donc ils ont les « mêmes chances » de gagner, tout comme le capitalisme prétend qu’il offre à tout individu une égalité des chances de réussite. Le capitalisme est régi par la loi, qui découle de la logique de l’idéologie capitaliste bien sûr, et le football est régi par la loi aussi, ses règles de jeu; comme la police et les juges mettent en pratique la loi dans la vie réelle, l’arbitre et les arbitres de touche le font sur le terrain de football. Ainsi on donne au spectateur, qui s’identifie corps et âme à son équipe, l’illusion que toutes les chances sont égales et que son équipe n’a qu’à travailler plus dur pour gagner la prochaine fois. Donc, si tu perds, tu n’as que toi-même (ton équipe) à blâmer, pas le système !
    Très belle invention pour renforcer et perpétuer la légitimité du capitalisme dans l’inconscient de la population !

      Abou Stroff
      6 août 2017 - 16 h 38 min

      Dinelbeqq, bonjour! en effet, le foot ball résume à lui seul l’aliénation (voir K. Marx) que subissent tous les opprimés du système capitaliste puisqu’à travers le foot, la plèbe vit dans l’illusion qu’il n’y a ni dominant, ni dominé et que le résultat controlé par l’arbitre (la bourse?) dépend uniquement de la capacité de chacun à mettre le ballon dans les filets de l’autre. où peut on situer une quelconque exploitation ou une quelconque domination? nulle part, n’est ce pas?
      PS: il faut remarquer qu’en ce qui concerne la formation sociale algérienne, il nous faut d’abord dépasser le système basé sur la distribution de la rente et sur la prédation avant de « questionner » le capitalisme en tant que système.

        Dinelbeqq
        6 août 2017 - 18 h 44 min

        Salut, Abou Stroff !… Bien sûr, tu as raison, chez nous ce n’est pas le capitalisme directement qui est à blâmer, mais plutôt l’aspiration au capitalisme ta3 eççeh, celui qui nous manque. La plèbe algérienne et celle du reste du tiers-monde voit un capitalisme idéal à travers le foot dans les pays développés et en rêve. Cette plèbe est donc doublement aliénée, car elle ne vit même pas un vrai capitalisme !

    Abou Stroff
    6 août 2017 - 9 h 48 min

    « Adorateurs de pieds » titre M. A. A., parlant du transfert médiatisé à outrance de neymard. pourtant, il n’y a rien d' »anormal » dans ce cas de manipulation de la plèbe (française, dans ce cas) où cette dernière, aliénée jusqu’à l’extrême, avale toutes les couleuvres qu’on lui présente (il faut bien divertir le communs des mortels pour qu’il ne pose jamais les questions qui remettrait le système qui cause ses malheurs, ses frustrations, sa mal-vie, etc.) . ceci dit, oublions la france et parlons de l’Algérie. n’a t on pas importé, de toute pièce, une équipe de foot quasi-française pour faire oublier l’absence de toute politique sportive en algérie? le foot, n’est il pas, avec la religion, l’arme fatale avec laquelle la marabunta qui nous gouverne nous endort pour mieux nous gruger? moralité de l’histoire: la société française a atteint un tel niveau de développement que ses couches dominantes peuvent se permettre de se divertir et de divertir les français lambda qui, qu’on le veuille ou non, choisissent, dans une grande mesure, leurs dirigeants. par contre, en algérie, nous sommes tellement arriérés que toute diversion nous éloigne encore plus d’un quelconque processus de développement.

    Thidhet
    6 août 2017 - 9 h 27 min

    À vrai dire, les parisiens, dans leur écrasante majorité, s’en foutent royalement de Neymar. Et ce n’est pas leur argent qui est ainsi jeté par les fenêtres, mais celui du pétrole (Qatari) qui, si les arabes avaient un gramme d’intelligence et un soupçon de dignité, serait revenu aux enfants démunis et sous-alimentés du Yémen, d’Irak, du Soudan, du Maroc et j’en passe.

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