La fermeture récurrente des routes provoque la colère des automobilistes
Il ne se passe un jour sans que l’on annonce la fermeture d’une route quelque part sur le vaste territoire national. C’est le seul moyen trouvé par des populations en colère, à la fois déçues et remontées contre les responsables locaux ou régionaux, pour réclamer leurs droits : le droit à une route, à une maison, à l’eau, à l’électricité, aux soins…
Aujourd’hui, deux routes nationales ont été fermées à la circulation automobile par des populations en furie. Il s’agit de la route nationale n°9 reliant Béjaïa et Sétif. Cet axe routier très fréquenté, surtout en cette période estivale, a été fermé au niveau de Souk El-Tenine. Ainsi donc, les habitants de Kherrata, ceux d’Amoucha et tous ceux qui viennent ou qui se rendent à Sétif se trouvent bloqués. La deuxième route fermée, c’est la RN24 reliant Béjaïa et Tizi-Ouzou par le littoral. Ce tronçon routier a été bloqué à Beni Ksila.
Les automobilistes sont très remontés contre les protestataires, qu’ils accusent de les pénaliser injustement. Les mêmes actes ont produit les mêmes effets chez la population, qui se trouve à chaque protestation de ce genre coincée dans d’interminables bouchons en ces temps de grande chaleur.
Des dizaines de personnes ont fermé, vendredi 4 août, la route reliant la ville de Béjaïa et Boulimat. Pour barrer la route, les protestataires avaient utilisé du sable, des gravats et de la ferraille. Tout cela pour réclamer la réparation du réseau électrique qui serait défectueux depuis plusieurs mois. Conscients de l’impopularité de leur action, les protestataires avaient tenté d’expliquer aux malheureux automobilistes «la justesse» de leur cause. En vain. S’ils expriment leurs regrets d’avoir recouru à ce genre d’actions, cela n’apaise en rien la colère des automobilistes mécontents de faire les frais des populations protestataires contre leurs responsables.
Les coupures de routes arrachent certes des acquis, mais elles provoquent également des drames, comme le décès de cette femme à Tadmaït, jeudi soir, suite à la fermeture de la route par des citoyens en colère.
Hani Abdi
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