Le conflit entre Tebboune et Haddad suscite l’intérêt de la presse étrangère
La cacophonie continue. Le conflit opposant le Premier ministre Abdelmadjid Tebboune et le président du Forum des chefs d’entreprise (FCE) et homme d’affaires Ali Haddad suscite toujours l’intérêt des médias étrangers, notamment arabes.
Le quotidien arabophone londonien Al Quds Al Arabi écrit, dans un article paru aujourd’hui sous le titre «le Premier ministre passe de héros intrépide en pestiféré : anarchie, opacité et crise au sommet du pouvoir», que Tebboune, qui a conduit une campagne contre l’argent et la corruption subit en ce moment des feux nourris de ceux-là mêmes qui l’ont soutenu, prédisant sa chute imminente. Le journal arabophone lie les déboires actuels de Tebboune à sa rencontre avec le Premier ministre français Edouard Philippe. Mais ce désaveu du Premier ministre est dû, en réalité, à ce qu’a fait Tebboune avec le chef du FCE, Ali Haddad, ajoute la publication.
Al Quds Al Arabi s’interroge sur ce qu’il s’est réellement passé à la présidence de la République. D’autant que Tebboune est considéré comme un des plus fidèles hommes du Président, rappelle le média.
De son côté, le média arabophone Arab a écrit avant-hier que «selon une source algérienne, les relations entre Saïd Bouteflika et Abdelmadjid Tebboune ont atteint un point de rupture et il y a une forte probabilité que le Premier ministre soit limogé». Le média s’interroge si le scénario de 2003 – la crise entre le président et son Premier ministre Ali Benflis – est en train de se répéter. Le journal rappelle que la crise entre Saïd Bouteflika et Abdemadjid Tebboune a commencé après la rencontre entre le frère du Président et l’homme d’affaire Ali Haddad lors des obsèques de l’ancien Premier ministre Rédha Malek, et que Tebboune et Said Bouteflika se sont certes fait une accolade de plus de 40 secondes ce jour-là, mais tout le monde aura remarqué que les deux hommes se sont vite éloignés l’un de l’autre.
Le média arabe prédit également la destitution du Premier ministre dans les tout prochains jours, tout comme il suggère de lier le conflit entre Tebboune et Saïd Bouteflika non pas seulement à celui opposant Tebboune à Haddad, mais à une guerre de succession, rappelant le rapport du Sénat français rendu public récemment qui suggère la possibilité pour Abdelaziz Bouteflika de briguer un cinquième mandat présidentiel.
Ramdane Yacine
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