Ali Haddad règle ses comptes avec Tebboune sur sa chaîne de télévision
La guerre entre l’homme d’affaires et puissant chef du FCE, Ali Haddad, et le Premier ministre, Abdelmadjid Tebboune, reprend de plus belle. Dans un bulletin d’information, samedi, la chaîne de télévision Dzayer News, appartenant à Ali Haddad, a annoncé que le Premier ministre s’est fait accompagner dans ses vacances en Turquie et en Moldavie par le député Omar Alilat, poursuivi, selon cette chaîne, pour «un gros scandale financier en Espagne».
Le message que veut lancer la télévision d’Ali Haddad est facile à décoder : l’homme qui entend mener une opération «mains propres», en l’occurrence Abdelmadjid Tebboune, est mal placé pour en parler, preuve est que lui-même s’entoure de gens corrompus.
Cette sortie surprenante de Dzaïr TV, propriété d’Ali Haddad, met fin à l’illusion née de la réunion qui a regroupé, fin juillet dernier, les protagonistes, qui avaient scellé leur réconciliation après «l’incident» du 15 juillet, à l’inauguration de l’Institut supérieur de la sécurité sociale, à Alger. Elle confirme en tout cas la poursuite du bras de fer entre les deux hommes sur fond de crise politique provoquée par la dernière instruction présidentielle enjoignant au Premier ministre de cesser tout «harcèlement» contre les investisseurs. Tous les observateurs avaient déjà vu dans les images de l’enterrement de Rédha Malek à El-Alia, le 30 juillet dernier, les signes d’une rupture en gestation entre le Premier ministre et la présidence de la République.
Le nom d’Omar Alilat, ancien député RND de la wilaya de Béjaïa pour deux mandats successifs, a été cité en juillet 2016 par un journal espagnol, qui l’accusait d’avoir reçu une somme de 1 000 euros en échange de l’obtention d’un contrat en Algérie. L’ex-député a, sur le coup, formellement démenti l’accusation et envisagé de poursuivre le journal espagnol en justice pour diffamation.
Réputé proche du secrétaire général du RND, Ahmed Ouyahia, Omar Alilat a été aperçu lors de l’enterrement de l’ex-chef du gouvernement Rédha Malek aux côtés de Saïd Bouteflika et Abdelmadjid Tebboune (voir photo).
R. Mahmoudi
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