Alger demande des explications sur les retards dans l’octroi des visas Schengen
L’Algérie a saisi les chancelleries européennes sur les raisons du retard dans l’octroi des visas Schengen au Algériens par nombre de pays européens.
Selon le quotidien arabophone Al Khabar, le ministère des Affaires étrangères (MAE) a introduit une demande de renseignements au sujet de l’immense retard dans le traitement des demandes de visas Schengen et les réponses, citant une source au niveau du département d’Abdelkader Messahel. Le MAE a reçu des réclamations d’Algériens qui attendent depuis six mois une réponse à leurs demandes de visas Schengen, en plus du report par certains pays des dates de dépôt des demandes de visa, selon le journal.
Selon la source au MAE citée par Al Khabar, cet état de fait viole d’une manière ou d’une autre les conventions passées entre l’Algérie et les pays de l’Union européenne au sujet des visas. Abdelkader Messahel a saisi à ce propos les ambassades de France et d’Espagne en Algérie sur les retards dans la programmation des rendez-vous pour les visas jusqu’à 2018, écrit le journal, en rappelant que l’Algérie a déjà menacé d’appliquer la règle de la réciprocité durant la même période.
L’Algérie craint que ces retards dans le traitement des demandes de visa Schengen finisse par entraver les échanges économiques et commerciaux avec les pays européens concernés, de même que la circulation des personnes et le tourisme, quand bien même les deux pays concernés, la France et l’Espagne, ont fait savoir que ces retards sont dus au nombre énorme de demandeurs de visa, ajoute le journal. La même source fait observer à El Khabar que des pays comme la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Belgique ont durci les conditions d’octroi de visa suite aux attentats terroristes qu’ils ont subis.
Notons par ailleurs que l’Union européenne a pris de mesures restreignant sévèrement l’octroi des visas Schengen pour les pays considérés comme des «pourvoyeurs de migrants». Le 23 juin dernier, l’Union a pris des résolutions imposant des restrictions très sévères sur l’octroi des visas Schengen aux pays par lesquels transitent les centaines de migrants qui arrivent chaque jour dans les pays de l’UE. L’Algérie est touchée par ces mesures car elle est considérée par l’UE, à tort, comme un des pays qui la pourvoit en immigration clandestine. L’Algérie, qui subit seule ce flux migratoire qu’elle essaye de gérer de manière humanitaire, est aussi directement touchée par ces nouvelles mesures restrictives européennes.
Ramdane Yacine
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