Colère au FLN après la désignation d’Ouyahia à la tête du gouvernement
Par R. Mahmoudi – Une sourde ébullition règne à l’intérieur du FLN depuis l’annonce de la nomination d’Ahmed Ouyahia à la tête du gouvernement en remplacement d’Abdelmadjid Tebboune, limogé le jour même.
Contactées par Algeriepatriotique, des sources au sein du parti majoritaire estiment que la situation actuelle est «unique dans les annales de la politique où un parti soutient l’éviction d’un membre de son comité central et s’apprête à accompagner son rival dans son programme virtuel». Ces sources estiment que leur parti est «descendu très bas !».
En effet, si la direction du FLN a déjà, dans le passé, cautionné, au nom de l’alliance présidentielle, des gouvernements conduits par des technocrates ou même des politiques issus d’autres partis, parmi lesquels le même Ahmed Ouyahia (en 2004 et en 2012), c’est bien la première fois qu’elle le fait au détriment de ses propres intérêts. Ceci, sans le moindre débat préalable, même si la Présidence de la République avait, dans son communiqué d’hier, tenu à mettre les formes en précisant que la décision a été prise en application des dispositions constitutionnelles et «après consultation de la majorité parlementaire». Dans les faits, on le sait, le parti majoritaire n’est ni consulté, ni associé au changement édicté par le chef de l’Etat.
Cette indignation, encore larvée, au sein du FLN tombe au mauvais moment pour Djamel Ould-Abbès qui peine déjà à préserver l’unité des rangs après la déroute des législatives du 4 mai dernier. Craignant un remake de ce scénario qui signerait fatalement sa fin, le patron du FLN multiplie depuis quelques semaines les instructions en direction des mouhafadhas et des kasmas du parti pour assurer une parfaite maîtrise de l’opération de sélection des candidats aux prochaines élections locales. Pour parer à tout risque, Ould-Abbès a même exigé, dans une récente note, d’être informé en même temps que les commissions de wilaya installées à cet effet, tout en prévenant que le moindre retard exposerait son auteur à une disqualification sans appel.
Le patron du FLN redoute, par-dessus tout, l’apparition de nouvelles dissidences à l’occasion du prochain scrutin qui ne pourraient que gonfler les rangs des redresseurs du parti qui l’attendent au tournant.
R. M.
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